Lettre de réponse préparée par le secrétariat du Réseau-DESC

29 mars 2007  

Objet : Luttez pour vos droits, 22 mars 2007.

Monsieur,

Amnesty International a choisi le meilleur moyen de faire efficacement campagne en faveur des droits civils et politiques.   En élargissant son mandat, Amnesty n’a pas suivi « une mode intellectuelle », mais bien reconnu que les violations des droits économiques et sociaux fondamentaux sont souvent la cause première des violations massives des droits civils et politiques.  

Votre critique est fondée sur des idées fausses et ne reconnaît pas l’évolution juridique et politique des droits humains depuis la Seconde Guerre mondiale.   

Vous posez la question : « L’accès à l’emploi, au logement, aux soins de santé et à la nourriture ne sont-ils pas également des droits fondamentaux? » La réponse est oui, selon le large consensus existant au sein de la communauté internationale, du moins depuis 1948, moment où les droits économiques et sociaux, ainsi que les droits civils et politiques ont été mondialement reconnus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.   Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966) a été ratifié par près de 80% des pays du monde et tous les systèmes régionaux de droits humains, ainsi que plusieurs constitutions nationales, reconnaissent les droits économiques et sociaux.  

Par ailleurs, nous poserions la question : Qu’y a-t-il de plus universel que le besoin humain de manger ou de boire de l’eau propre?     La distinction entre les droits civils et politiques et les droits économiques et sociaux est fallacieuse; elle ne tient pas compte de la complexité de la vie humaine et du fait que les deux catégories de droits font partie intégrante d’une vie de dignité et de liberté.   

Les tribunaux nationaux et internationaux ont traité de plus en plus de plaintes concernant les droits sociaux et économiques, clarifiant le contenu et la portée des obligations des États. Lorsqu’un gouvernement ne garantit pas l’accès aux soins de santé primaire et prive les enfants de l’accès à l’éducation, les victimes, l’auteur et la réparation apparaissent « assez clairement ». 

Finalement, l’histoire a amplement démontré qu’il ne suffit pas de reconnaître les droits civils et politiques pour garantir les droits économiques fondamentaux.   Aux Etats-Unis, 37 millions de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté.   Julieta Rossi Directrice, Réseau international pour les droits économiques, sociaux et culturels