La terre dans le combat pour la justice sociale : les stratégies des mouvements sociaux pour assurer les droits humains

Auteur/s: 
ESCR-Net

Disponible en anglais, en espagnol et en portugais, la publication documente plusieurs expériences de mouvements sociaux qui utilisent les droits humains dans leur lutte pour la terre, et les leçons qu’ils en ont tiré.  

La publication, éditée par le Réseau-DESC et Terra de Direitos, présente les droits humains –pas comme un étroit concept juridique mais comme un outil général qui est souvent utile pour appliquer une large gamme de stratégies créatives pour réaliser des demandes communautaires liées à la terre dans le contexte du combat pour la justice.

Quatre chapitres offrent plusieurs études de cas qui présentent des expériences importantes de l’utilisation des droits humains dans le contexte des combats des mouvements sociaux pour la terre. Le premier cas décrit le long combat du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (MOSOP) dans le delta du Niger, pour la défense de ses droits à la terre et contre les ravages causés par l’extraction de pétrole et la pollution qui s’ensuit. Il met en avant plusieurs stratégies innovantes employées par MOSOP et basées sur les droits humains, dont le Ogoni Bill of Rights, le travail avec les rapporteurs spéciaux de l’ONU ainsi que les organes de traités et autres mécanismes. Le second cas met l’accent sur l’utilisation des droits humains par le Nairobi Peoples Settlement Network (NPSN) pour sensibiliser, organiser et mobiliser les résidents des campements informels des villes. Il décrit comment le NPSN a articulé les réalités locales de ses membres avec des normes internationales relatives aux droits humains  et a traduit les demandes des résidents dans des propositions de politiques pour promouvoir le droit à un logement convenable et à la terre dans les campements informels du Kenya. 

Le troisième cas examine l’expérience de la Plateforme DhESCA (Plateforme pour les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux au Brésil) en collaboration avec les rapporteurs nationaux, un mécanisme prenant pour modèle les rapporteurs spéciaux de l’ONU. En mettant l’accent sur le travail du rapporteur national sur le droit à la terre, au territoire et à une alimentation adéquate, ce cas révise le travail de ce mécanisme pour identifier des tendances généralisées dans les violations des droits humains dans le pays et renforcer les voix des communautés affectées. Le dernier cas analyse le développement et l’adoption  de la déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones. Il explique le chemin long et ardu que les mouvements de défense des droits des peuples autochtones ont parcouru pour promouvoir, en leur nom propre, une large reconnaissance internationale des droits des indigènes, y compris sur leurs terres ancestrales.

La publication a été rendue possible grâce aux précieuses contributions du  Mouvement pour la survie du peuple ogoni (MOSOP), du Nairobi  People's Settlement Network, du Indigenous Peoples’ International Centre for Policy Research and Education (Tebtebba)  et de la Plateforme  DhESCA Brasil. Elle a aussi été renforcée grâce au apport précieux fourni par the Pakistan Fisherfolk Forum, Abahlali  baseMjondolo, South Africa et FIAN International.

Selon les réviseurs d’Abahlali baseMjondolo, "ce document est profondément enraciné dans un paradigme des droits humains ce qui signifie qu’il peut être utile aux mouvements populaires lorsqu’ils ont recours à la loi, aux ONG et à d’autres organisations des droits humains. » Elle nous rappelle aussi que les combats pour la terre et la justice doivent être diversifiés et toujours créatifs. Parmi les enseignements majeurs de la publication, ce réviseur a identifié la nécessité des mouvements sociaux de poursuivre des buts précis, de s’engager dans une politique éducative et d’être efficacement menés par, et responsable, des membres de leurs communautés d’origine.