Hossam Bahgat a été libéré, mais il pourrait encore faire face à des accusations

Date de publication : 
Mardi, 10 novembre 2015

Le Réseau-DESC se réjouit de la libération d’Hossam Bahgat, président de notre organisation, suite à l'arrestation et à l'interrogatoire auquel il a été soumis par les services de renseignements militaires égyptiens.

Lundi, le procureur militaire a ordonné l'arrestation de Bahgat pendant quatre jours, en attendant une enquête sur les accusations de publication de fausses informations qui nuisent à l'intérêt national et de diffusion d'information ayant troublé la paix publique. Les accusations reposent sur les articles 102 et 188 du Code pénal égyptien. L’article 102 prévoit une peine d'emprisonnement indéterminée et une amende de 50 à 200 EGP pour toute personne ayant diffusé intentionnellement des informations fausses qui perturbent la sécurité publique, incitent la panique publique et nuisent à l'intérêt public. L'article 188 prévoit une peine maximale d'un an et / ou une amende de 5.000 à 20.000 EGP pour toute personne ayant attribué de fausses sources d’informations ou diffusé involontairement des informations fausses ou des faux documents qui perturbent la sécurité publique, incitent la panique publique et nuisent à l'intérêt public.

D'après Mada Masr, Bahgat a été libéré après avoir signé un document déclarant, «je, Hossam Bahgat, journaliste à Mada Masr, déclare que je vais respecter les procédures juridiques et de sécurité lors de la publication de matériel appartenant aux forces armées." Le document établissait également: «je n’ai pas fait l'objet de dommages physiques ni psychologiques." Il reste à savoir si les accusations portées contre lui ont été abandonnées.

Le Réseau-Desc tient à remercier ses membres et alliés dans toutes les régions du monde pour leurs réactions immédiates et leurs actions de solidarité, et garantit qu’il continuera à surveiller la situation.

Tel que nous l’avons indiqué dans notre lettre au gouvernement égyptien, l'arrestation et les accusations contre Bahgat représentent une violation grave de, notamment, son droit à la liberté d'expression, et reflètent une pratique courante de harcèlement, arrestation et incarcération des journalistes et des défenseurs des droits humains en application de la législation antiterroriste largement critiquée, avec le but apparent de faire taire les opinions dissidentes et le débat politique.

Le Réseau-DESC  maintient ses demandes au gouvernement égyptien de garantir les droits humains de tous les citoyens du pays, d’assurer la protection des défenseurs des droits humains et de cesser la pratique de déférer des civils devant des juridictions militaires.

Le mardi Novembre 10, Bahgat a émis la déclaration suivante (en anglais): http://www.madamasr.com/sections/politics/statement-hossam-bahgat-his-military-detention-interrogation.

Photo credit: https://twitter.com/EIPR

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