Les membres du groupe de travail sur les femmes et les DESC participent au 13ème forum international de l’AWID

Date de publication : 
Jeudi, 20 octobre 2016

Plusieurs membres du groupe de travail sur les femmes et les DESC (GT FDESC) ont participé et ont mené des sessions lors du 13ème forum international de l’AWID, “Horizons féministes: Construire un pouvoir collectif pour les droits et la justice” du 8 au 11 septembre 2016 à Bahia au Brésil. Parmi ceux-ci, il y avait: Amnesty International, Asia Pacific Forum on Women, Law and Development (APWLD), Bretton Woods Project, Center for Women’s Global Leadership, Collectif des Femmes du Mali (COFEM), International Women's Rights Action Watch Asia Pacific (IWRAW Asia Pacific), Just Associates (JASS), Kebetkache Women Development & Resource Centre, Tlachinollan, et le nouveau membre Women’s Rehabilitation Center (WOREC). Les thèmes couverts par ces groupes comprenaient: la justice économique et les droits humains des femmes, le leadership des femmes dans les contextes de conflit et d’après-conflit, l’impact des politiques économiques sur les femmes, la torture sexuelle et la violence à l’encontre des femmes et les stratégies pour éradiquer ces pratiques, la responsabilité des entreprises   comme enjeu féministe, les défenderesses des droits humains et l’impact de l’exploitation des ressources naturelles chez les femmes.

Bindu Gautam, vice-présidente de WOREC, au cours de leur présentation: “Reconstruire une meilleure société par le biais d’un réseau de femmes: les efforts particuliers des femmes dans l’aide humanitaire et le travail de reconstruction après le tremblement de terre au Népal”

De plus, quatre membres du groupe de travail sur les femmes et les DESC – Rebecca Brown du Center for Reproductive Rights (USA), Edurne Cárdenas du Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) (Argentine), Daniela Gorbounova du Bulgarian Gender Research Foundation (BGRF), et Charlene May du Legal Resources Centre (LRC) (Afrique du Sud) – ont mené une session commune sur le thème “Défier le pouvoir par le biais du litige: Stratégies pour mettre en oeuvre les droits économiques, sociaux et culturels des femmes.” Au cours de cette table ronde, elles ont discuté du litige et des stratégies de plaidoyer à plus grande échelle qu’elles ou leurs organisations ont utilisées, en insistant sur l’importance d’utiliser une variété de stratégies de plaidoyer au delà du litige et sur l’importance de collaborer pour augmenter l’impact des efforts de plaidoyer.

Edurne Cárdenas, Rebecca Brown, Aya Fujimura-Fanselow, Charlene May et Daniela Gorbounova après la table ronde “Défier le pouvoir par le biais du litige: Stratégies pour mettre en oeuvre les droits économiques, sociaux et culturels des femmes”.

Grâce à son pouvoir en tant qu’organisation du réseau, chacune des présentations se complétaient en présentant des points de vue à la fois sur une série de domaines de fonds quant aux droits économiques, sociaux et culturels des femmes et sur différentes stratégies de plaidoyer. Alors que ces stratégies de plaidoyer sont toutes fondées sur le cadre des droits humains, les conférencières ont discuté des formes qu’elles peuvent prendre, allant, entre autres, du litige national et international à l’implication de la communauté en passant par la recherche de données et le travail avec les médias. Elles ont aussi souligné que ces stratégies peuvent être utilisées conjointement. Les conférenciers se sont aussi concentrés sur le rôle vital du plaidoyer au moment de garantir l’application des jugements.

De manière plus spécifique, Rebecca s’est concentrée sur une procédure d’enquête du CEDEF concernant l’interdiction des méthodes de contraception aux Philippines et a mentionné le cas sur l’avortement de LC contre le Pérou auprès du Comité CEDEF, en partageant des informations sur les stratégies de plaidoyer à large échelle ayant soutenu ces deux cas ainsi que les facteurs devant être pris en compte au moment de prendre une décision pour plaider une affaire.

Edurne a ensuite insisté sur les façons dont le droit international relatif aux droits humains a été utilisé dans les litiges en Argentine, présentant l’exemple des efforts fournis pour protéger et faire progresser le droit à l’avortement et discuter des enjeux rencontrés pour ce faire. Elle a décrit les façons dont le litige a été complété par des efforts de mobilisation sociale.

Ensuite, Charlene a discuté de l’affaire “Mayelane”, affaire initiée par LRC, comme un exemple d’approche à adopter pour faire progresser l’égalité substantielle dans le cadre du droit coutumier. Dans cette affaire, la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a retenu que le droit coutumier doit être développé pour exiger des hommes le consentement de leur première femme avant d’épouser une seconde femme afin de garantir que le droit coutumier soit conforme à la Constitution. Charlene a évoqué les impacts de cette affaire au-delà de l’issue juridique positive, soulignant l’importance du fait que les femmes touchées par les lois discriminatoires aient l’opportunité de partager publiquement leurs expériences sur une plateforme nationale.

Finalement, Daniela a présenté le travail qu’elle mène avec BGRF depuis plusieurs années en lien avec des cas de violence domestique que ce soit au niveau national ou par le biais d’une expérience réussie de recours au Protocole facultatif à la CEDEF.