Le Réseau DESC contribue à un mouvement pour les droits des femmes en pleine croissance dans la région Asie-Pacifique

Date de publication : 
Jeudi, 28 septembre 2017

Grâce à la participation de plusieurs représentant-e-s de membres et au moyen de divers ateliers, le Réseau DESC a participé au Forum féministe de la région Asie-Pacifique (APFF) qui a eu lieu à Chiang Mai, Thaïlande, du 6 au 9 septembre 2017.

Organisé par le Asia Pacific Forum for Women, Law and Development (APWLD), l’APFF a réuni plus de 300 activistes de toute la région Asie-Pacifique afin de renforcer les mouvements des femmes dans la région et promouvoir des stratégies visant à démanteler les systèmes et les structures qui perpétuent l’inégalité, contribuent aux changements climatiques et portent systématiquement atteinte aux droits des femmes.  

Face à une crise climatique grandissante et à l’exploitation du travail rémunéré et non rémunéré des femmes, les participantes se sont ralliées sous le slogan reSisters, perSisters, Sisters” pour combattre le capitalisme d’entreprise mondial, l’autoritarisme patriarcal et les politiques économiques néolibérales en renforçant les mouvements des femmes et en formulant de nouveaux modèles.

Le Réseau DESC a coordonné deux ateliers dans le cadre de l’APFF. Le premier atelier, intitulé Considering Women’s Rights in Relation to Housing, Land and Natural Resources (Prise en compte des droits des femmes en lien avec le logement, la terre et les ressources naturelles), portait sur ce qui fait que le droit à la terre, au logement et aux ressources naturelles est fondamental pour permettre aux femmes de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles et de leurs communautés, et de renforcer leur résilience face à d’autres défis.   Pourtant, d’après une série de constatations faites collectivement par les membres du Groupe de travail du Réseau DESC sur les femmes et les DESC, les femmes rencontrent des difficultés considérables dans la réalisation de leurs droits.  Parmi ces difficultés se trouvent le manque de sécurité d’occupation et, souvent en même temps, les expulsions et les déplacements forcés que perpétuent souvent des modèles de de développement injustes qui contribuent à l’accaparement de terres ainsi qu’à la spéculation immobilière et à la gentrification.  À celles-ci s’ajoutent les cadres juridiques et sociétaux qui perpétuent les stéréotypes de genre concernant le logement, la terre et les ressources naturelles, ainsi que les pratiques culturelles patriarcales qui limitent la possibilité pour les femmes d’hériter et de posséder des biens dans certaines régions du monde.  Les politiques économiques qui accordent aux investisseurs privés un rôle prépondérant dans l’utilisation et la gestion des terres (par exemple, par la prolifération des partenariats public-privé) ont aussi été relevées.  

Ces points ont été soulignés par des contributions faites par des représentantes de plusieurs organisations membres du Réseau DESC, notamment Pauline Vata de Hakijamii (Kenya), Niki Gamara de Defend Job (Philippines) Noraeri Thungmueangthong du Réseau des femmes autochtones (Thaïlande), membre de l’Asia Indigenous Peoples Pact, en plus des commentaires de Shobha Shukla de Citizen News Service (Inde), Ravadee Prasertcharoensuk de la Sustainable Development Foundation (Thaïlande) et Chanda Thapa (Népal) de l’Asia Indigenous Peoples Pact.

Le deuxième atelier portait sur la Sécurité et le bien-être des défenseures des droits humains. Suivant les commentaires de Chanchana Chakma du Réseau des femmes autochtones du Bangladesh, membre de l’Asia Indigenous Peoples Pact, Nikki Gamara de Defend Job (Philippines) et Chanda Thapa de l’Asia Indigenous Peoples Pact, les participantes ont relevé plusieurs types de menaces à la sécurité des femmes défenseures des droits humains qui travaillent dans la région Asie-Pacifique. Parmi celles-ci, mentionnons le harcèlement, les menaces physiques contre les femmes travaillant dans des situations ou des zones militarisées où des conflits armés sont en cours, la criminalisation de la défense des droits humains, l’apparition de lois sur les ONG qui limitent la capacité des groupes de la société civile à recevoir du financement de sources internationales et la surveillance numérique. Les participantes ont ensuite procédé à un échange d’expériences – concernant aussi bien les menaces qui pèsent sur les participantes que les stratégies utilisées pour contrer ou gérer efficacement ces menaces.  Suivant la conclusion de l’atelier, les participantes se sont vu offrir une série de ressources liées à la sécurité et à la protection des défenseurs et défenseures des droits humains.

L’atelier sur la sécurité a été rendu possible grâce au soutien de ProtectDefenders.eu, mécanisme des défenseurs des droits humains de l’Union européenne, mis en place pour protéger les défenseur-e-s gravement menacés.