Blocus de Gaza : une grave menace pour les droits économiques, sociaux et culturels

Date de publication : 
Dimanche, 29 avril 2018

 

Le maintien du blocus de la bande de Gaza, ainsi que les divisions politiques en Palestine, constituent des obstacles majeurs à la jouissance par les palestiniens de leurs droits  économiques, sociaux et culturels, selon un rapport du Al Mezan Center for Human Rights. Le rapport publié en mars 2017 décrit la situation des droits économiques, sociaux et culturels dans la bande de Gaza.

 

D'après le rapport, les droits humains sont menacés ou ont été violés de manière délibérée en conséquence du blocus. Cette situation a été aggravée compte tenu des mesures punitives adoptées par l'Autorité palestinienne visant le gouvernement du Hamas à Gaza. Ces mesures incluent la diminution des fonds alloués aux services de base et la réduction de l'approvisionnement en électricité, équipement médical et médicaments. Les salaires du secteur public ont été baissés et des milliers d'employés ont été obligés de prendre leur retraite anticipée.

 

Le droit au travail est sévèrement impacté, le taux de chômage atteignant 46,6%. Comme dans la plupart des cas, les femmes sont les plus touchées par cette situation. Parmi les habitantes de Gaza, le taux de chômage dépasse les 85%.

 

De nombreux habitants rencontrent des obstacles importants à la jouissance du droit à la santé. Selon le rapport, au cours de la seule année 2017, 54 patients qui avaient sollicité l’octroi de soins nécessaires en dehors de Gaza sont décédés en raison de l'attente et/ou du rejet de leur autorisation de sortie de la bande de Gaza. En outre, les hôpitaux et centres médicaux situés dans la bande de Gaza ont subi les plus importantes pénuries de médicaments de ces cinq dernières années.

 

Le blocus a contribué à l'aggravation de la pollution des eaux de mer, touchant 73% des zones littorales. La contamination de l'eau constitue une menace pour la santé des enfants, entraînant une hausse de 80% du nombre de cas de diarrhée chez les enfants de moins de 3 ans. De plus, 97% des eaux souterraines sont désormais considérées comme non potables.

 

L'insécurité alimentaire est en hausse dans la bande de Gaza. Cette situation est aggravée compte tenu de la dégradation des terres agricoles générée par les pulvérisations chimiques réalisées par les forces israéliennes. De plus, il y a moins d'eaux d'irrigation en raison des pénuries d'électricité. La situation globale a engendré une augmentation des frais opérationnels induits par le stockage des aliments.

 

Par ailleurs, la jouissance du droit à l'éducation continue de se heurter à d'importants obstacles. Il serait nécessaire de construire 142 nouvelles écoles pour répondre aux besoins de places dans la bande de Gaza. Les étudiants d'établissements d'enseignement supérieur peinent à payer les frais directs et indirects de leur éducation.

 

Selon Al Mezan Center for Human Rights, la dégradation des droits économiques, sociaux et culturels va continuer à s'aggraver tant que la politique israélienne de fermeture et de blocus de Gaza et les divisions politiques intra-palestiniennes se poursuivent. Ces deux facteurs génèrent de graves violations des droits humains qui ont des effets cumulés dévastateurs, aboutissant à l’exacerbation de la souffrance humaine, dans un contexte de déclin des perspectives d'amélioration et d'absence de stabilité politique.

 

Compte tenu de cette situation, Al Mezan souligne la nécessité d'adopter des mesures immédiates afin d'améliorer la situation dans la bande de Gaza. Le rapport met en exergue les demandes urgentes suivantes :

 

  1. La communauté internationale doit honorer ses obligations morales et juridiques en intervenant de manière rapide et efficace pour lever la fermeture et le blocus et faire pression sur les autorités israéliennes afin qu'elles respectent les règles du droit international humanitaire et des droits humains.
  2. La communauté internationale doit favoriser la coopération internationale afin de répondre aux problèmes complexes auxquels les habitants de la bande de Gaza font face. En mettant en place des mesures humanitaires et de développement, qui doivent être multipliées sans délai, la communauté internationale doit rejeter les contraintes imposées par le bouclage israélien, qui mettraient en cause l'efficacité des interventions.
  3. Toutes les forces politiques palestiniennes doivent collaborer afin de mettre fin aux divisions internes et à la dualité du système politique. Un processus global de réconciliation impliquant toutes les forces politiques doit être soutenu pour garantir l'unité, essentielle afin de prévenir l'effondrement de la bande de Gaza.
  4. Les mesures punitives adoptées en 2017 par l'Autorité palestinienne visant la bande de Gaza doivent cesser immédiatement. Le gouvernement de consensus national doit être habilité à exercer son autorité et à assumer ses responsabilités envers Gaza, en collaborant avec tous les acteurs politiques, économiques et sociaux nécessaires pour atteindre cet objectif.

 

Plus d'informations sur : http://mezan.org/en/post/22532

Lire le rapport en arabe : http://mezan.org/uploads/files/1521613384492.pdf