Promouvoir la protection des défenseurs des droits de l'homme au sommet mondial

Date de publication : 
Vendredi, 14 décembre 2018

Du 29 au 31 octobre 2018, plusieurs membres du Réseau-DESC ont participé au Sommet mondial 2018 des défenseurs des droits humains à Paris. Le sommet coïncide avec le 20e anniversaire de la « Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales » des Nations Unies, communément appelée la Déclaration des défenseurs des droits de l’homme.

L’objectif du Sommet était de célébrer les progrès réalisés au cours des 20 dernières années, de discuter des défis et d’explorer de nouvelles stratégies pour la protection et la sécurité des défenseurs des droits humains (DDH) à l’avenir.

Le Sommet a rassemblé plus de 150 DDH du monde entier, parmi lesquels des membres du Réseau-DESC Abahlali baseMjondolo, Al-Haq, Coordinadora Andina de Organizaciones Indigenas (CAOI), Comité Ambiental en Defensa de la Vida, Just Associates (JASS), National Fisheries Solidarity Organization (NAFSO), Organización Fraternal Negra Hondureña (OFRANEH), Otros Mundos AC Chiapas ainsi que des représentants de The International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders (Front Line Defenders), Organisation Mondiale Contre la Torture  (OMCT), Fédération internationale des droits de l’homme  (FIDH) et Amnesty International

Le Réseau-DESC avait été invité à participer en tant que membre du Mécanisme des défenseurs des droits de l’homme de l’Union européenne, ProtectDefenders.eu, qui a co-organisé le sommet.

La première journée du sommet a commencé par une session d’ouverture qui a inclus un panel de DDH et des interventions, entre autres, de Michel Forst, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Le panel a souligné certains des défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains dans le contexte actuel d’attaques contre l’espace civique et l’autoritarisme, de gouvernements et d’entreprises irresponsables, de corruption systémique, d’inégalité et de discrimination, de surexploitation des ressources naturelles, d’extrémisme religieux et politique en hausse.

Après la session d’ouverture, les participants au sommet se sont rassemblés en sessions parallèles pour discuter des défis régionaux pour la protection des DDH en Afrique, dans les Amériques, en Asie et dans le Pacifique, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les sessions parallèles se sont concentrées sur la situation des DDH dans leurs contextes régionaux et sur les problèmes spécifiques auxquels ils sont confrontés.

La première journée s’est terminée par une séance plénière pour discuter de l’efficacité des mécanismes de protection des DDH.

La deuxième journée a commencé par une séance plénière avec un panel de DDH discutant des progrès réalisés au cours des 20 dernières années depuis la signature de la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits humains ainsi que des défis auxquels les DDH sont toujours confrontés dans leur travail en faveur des droits humains. 

Comme lors de la première journée, les participants se sont ensuite répartis en sessions parallèles, cette fois-ci thématiques :

  • Les assassinats et la répression violente des DDH dans le contexte des droits fonciers, des droits environnementaux et des droits des populations indigènes : Situation actuelle et principaux enjeux pour les 20 prochaines années. Cette session avait pour but d’identifier les causes profondes des assassinats et d’identifier les questions qui doivent être abordées dans les stratégies.
  • Retrouver notre espace : Comment traiter les problèmes liés à la restriction de l’espace alloué aux défenseurs, aux lois restrictives et aux entraves aux financements : Situation actuelle et principaux enjeux pour les 20 prochaines années. Les DDH ont pu présenter les principaux défis concernant la fermeture de l’espace alloué à la société civile à travers une législation et des politiques restrictives, ainsi que de discuter des contre-stratégies.
  • L’emporter par l’espoir : Comment parler des droits humains afin de toucher et de convaincre dans le contexte actuel. Pendant cette session, les participants ont discuté de la nécessité de développer de nouveaux récits au sujet des DDH et des messages forts à communiquer.
  • Femmes défenseures des droits humains : Comprendre nos réalités et imaginer le futur. La session a créé un espace permettant aux femmes DDH de différentes régions de partager leurs expériences et de développer une analyse commune des défis qu’elles doivent relever. La session a également développé des suggestions et appels concrets aux États et autres parties prenantes pour assurer la protection des femmes DDH.

Le deuxième jour, plusieurs membres du Réseau-DESC ont rencontré séparément le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Au cours de la réunion, les membres du Réseau-DESC ont présenté les défis auxquels ils sont confrontés et l’importance de relier les attaques contre les DDH au travail plus large qu’ils accomplissent dans le domaine des droits de l’homme. La réunion a abordé l’importance de promouvoir un agenda positif des droits de l’homme en tant que stratégie de protection des DDH et le rôle de l’emprise des entreprises dans les attaques des DDH.

La deuxième journée s’est terminée par une séance plénière sur le rôle des réseaux dans la protection des défenseurs des droits humains. Plusieurs participants ont confirmé le besoin d’une solidarité mutuelle entre les DDH ; une idée étroitement alignée sur le modèle du Système de solidarité (SOS) du Réseau-DESC où les membres sont solidaires avec leurs collègues et proches alliés lorsqu’ils sont attaqués pour leur travail en faveur des droits humains.

Le troisième jour du Sommet a été consacré à la discussion et à l’approbation d’un Plan d’action commun, soulignant quelles devraient être les priorités pour créer un environnement sûr et habilitant pour les DDH dans les années à venir.

Le Sommet des défenseurs des droits humains s’est achevé par une cérémonie de clôture au Palais de Chaillot où la Déclaration universelle des droits de l’homme fut signée 70 ans plus tôt. Au cours de la cérémonie de clôture, les participants se sont engagés dans une action publique commémorant les DDH qui ont été assassinés pour leur travail en faveur des droits de l’homme et de la justice sociale.