Combattre les violations des droits humains en Afrique de l’ouest

Date de publication : 
Mercredi, 20 mars 2019

Les membres du Réseau-DESC ont participé à plusieurs actions en opposition au groupe agro-alimentaire Socfin enregistré au Luxembourg et à ses activités dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest.

Des membres libériens, Association of Environmental Lawyers of Liberia (Green Advocates) et Natural Resource Women Platform, ont collaboré avec Pain pour le prochain pour élaborer le rapport "Lutte pour la vie et pour la terre - Les plantations de caoutchouc de Socfin au Libéria et la responsabilité des entreprises suisses", publié le 21 février 2019. Le rapport dénonce les violations des droits humains commises dans les plantations de caoutchouc du groupe Socfin au Libéria.

Le 21 février 2019 également, FIAN Belgique a publié un rapport sur l'accaparement de terres par le même groupe Socfin en Sierra Leone. Le rapport, «L'accaparement de terres et huile de palme en Sierra Leone: Analyse de l'affaire SOCFIN à la lumière des droits humains», explique comment Socfin a de plus en plus acquis de terres dans la chefferie de Sahn Malen, dans le district de Pujehun, en Sierra Leone, entraînant une série de violations des droits humains.

Le 4 mars 2019, le Réseau-DESC a envoyé une lettre collective aux autorités de Sierra Leone, au nom de ses membres individuels et organisationnels dépassant les 280, en réponse à un incident violent entre les communautés locales et les forces militaires déployées pour protéger les activités de production d'huile de palme par le groupe Socfin dans la chefferie de Sahn Malen. L'incident a eu pour conséquence la mort de deux défenseurs des droits humains à la terre, vraisemblablement tués par des militaires. Les raids dans les communautés locales qui ont suivi ont abouti à l'arrestation de 15 défenseurs des droits humains à la terre, dont un membre du parlement s’employant à garantir les droits fonciers des communautés locales, et au déplacement de plus de 2 500 personnes de leurs communautés.

L'incident s’inscrit dans un conflit foncier plus large entre les communautés locales et le groupe Socfin, comme le décrit le rapport susmentionné de Fian Belgique. En raison de leur opposition au groupe Socfin, les défenseurs locaux des droits humains semblent être spécifiquement visés par la violence, les détentions arbitraires, la diffamation et les efforts visant à criminaliser leur travail légitime de défense des droits de leurs communautés.

La lettre collective a également attiré l'attention sur l'influence indue que le groupe Socfin semble exercer sur les décideurs et les institutions publiques en Sierra Leone, y compris le personnel de sécurité ainsi que le pouvoir judiciaire et le parlement. Cela illustre diverses manifestations de l’emprise des entreprises.

Les membres du Réseau-DESC utilisent de plus en plus le terme «emprise des entreprises» pour désigner les moyens par lesquels une élite économique ébranle la réalisation des droits humains et de l'environnement en exerçant une influence indue sur les décideurs nationaux et internationaux et les institutions publiques. Le groupe de travail sur la responsabilité des entreprises a relevé 8 manifestations de l’emprise des entreprises et a récemment diffusé ces nouveaux outils pour comprendre l’emprise des entreprises.