Les membres réclament justice pour un activiste autochtone porté disparu

Date de publication : 
Mardi, 17 septembre 2019

Le membre du Réseau-DESC Asia Indigenous Peoples Pact (AIPP) et le Network of Indigenous Peoples in Thailand (NIPT) ont récemment publié une déclaration commune sur la disparition en Thaïlande du défenseur des droits humains de la communauté autochtone des Karens, Polajee «Billy» Rakchongcharoen. La mort de Billy, qui aurait subi une disparition forcée en 2014, a été confirmée dans un communiqué de presse officiel du Département des enquêtes spéciales (Department of Special Investigations (DSI)) de Thaïlande le 3 septembre 2019.

Dans leur déclaration commune, l'AIPP et le NIPT exigent des enquêtes supplémentaires sur la disparition et la mort de Polajee «Billy» Rakchongcharoen et que les coupables soient tenus responsables de leurs actes. M. Rakchongcharoen a disparu après avoir assisté à une réunion concernant une action en justice intentée contre des responsables du parc national de Kaeng Krachan pour la destruction de logements du peuple Karen en 2010-2011. Il aurait été appréhendé par des membres de la police thaïlandaise l'accusant de récolte illégale de miel sauvage dans le parc national. La déclaration appelle également les autorités thaïlandaises à prendre des mesures pour résoudre les conflits liés aux forêts et aux terres dans les territoires autochtones, notamment en veillant à la participation effective des communautés autochtones.

Dans une déclaration séparée, Amnesty International et la Commission internationale des juristes, membres du Réseau-DESC, ont appelé la DSI à "redoubler d'efforts pour identifier le ou les auteurs du meurtre de Billy et les traduire en justice",

Les attaques contre les défenseurs autochtones des droits humains sont un problème mondial, qui a été souligné dans un article intitulé «Attirer l'attention sur les attaques contre les défenseurs autochtones des droits humains», rédigé par des membres du Réseau-DESC en 2018. D'après l'article, ces attaques sont souvent le résultat de conflits entre des acteurs promouvant un modèle de développement basé sur l'extraction de ressources naturelles et les communautés autochtones défendant leurs terres. Selon un rapport récent de Front Line Defenders, membre du Réseau-DESC, les défenseurs autochtones des droits humains comptent toujours parmi les plus vulnérables et 77% des assassinats de défenseurs des droits humains perpétrés en 2018 visaient des personnes travaillant sur les questions foncières, autochtones ou environnementales.