À Vale et aux partenaires commerciaux: recours et responsabilité pour les victimes maintenant

Date de publication : 
Vendredi, 1 mars 2019

De nombreux défenseurs-euses des droits humains ont alerté le public sur les dangers du barrage de Vale pour les habitants de Brumadinho, au Brésil. Le 25 janvier 2019, le barrage a explosé, déclenchant une vague de boue toxique qui a tué ou fait disparaître plus de 300 personnes; la tragédie minière la plus meurtrière de ce type que le monde ait connue depuis un demi-siècle.

Brumadinho est un désastre évitable et prévisible qui illustre les résultats de la relation intime et problématique que le gouvernement brésilien entretient avec les sociétés minières situées sur son territoire. La réglementation sur la sécurité des mines au Brésil a la réputation d'être souple. Des rapports récents ont indiqué que le Brésil pourrait enfin tenir compte des avertissements des défenseurs-euses des droits de l’homme en renforçant les protections de la sécurité des mines, mais la résistante influence de Vale dans la région est bien documentée. Plus de trois ans plus tard, Vale et ses collaborateurs responsables de la tragédie du barrage de Mariana de novembre 2015 - décrite à l'époque comme la pire catastrophe environnementale de l'histoire du Brésil - n'ont toujours pas été tenus pour responsables: des amendes ont été infligées et des poursuites pénales engagées, mais l'affaire n’a toujours pas vu la tenue d’un procès complet.

Photo: Rogério Alves/TV Senado, edited with overlay of satirized Vale logo

 

Cette dynamique d’impunité des États et des entreprises n’est pas propre au Brésil. Le Projet de l'emprise des entreprises du Réseau-DESC a attiré l’attention sur un ensemble considérable de pratiques normalisées à l’échelle mondiale. Nous utilisons le terme « emprise des entreprises » pour illustrer la manière dont les relations entreprise-gouvernement affaiblissent les institutions et processus de l'État chargés de garantir le respect, la protection et le respect des droits humains.

Un mois après que la tragédie de Brumadinho eut coûté la vie à des centaines de personnes, les investisseurs miniers publient déjà leurs spéculations sur le fait que « Vale pourrait représenter une opportunité unique pour un rôle clé » et que, sous la nouvelle administration du président Boslonaro, « la société sera probablement en mesure de profiter de ces nouvelles réformes pour augmenter les bénéfices de l'entreprise. »

Face à l’emprise des entreprises et au manque de responsabilité qui en résulte, le Réseau-DESC s'associe à 86 organisations de la société civile pour exhorter les entreprises et les investisseurs liés directement et indirectement à Vale à veiller à ce que Vale fournisse des réparations aux victimes et leur garantisse de ne jamais répéter cette tragédie. Tous les partenaires commerciaux et les acteurs de la chaîne d’approvisionnement jouent un rôle en permettant à Vale de perpétuer des catastrophes évitables au chapitre des droits humains.

« Toutes les entreprises ont le devoir de diligence raisonnable afin d'identifier, de prévenir, d'atténuer les conséquences négatives de leurs activités sur les droits humains et l'environnement, et d'y faire face. »

Lisez le reste des lettres ci-dessous, initiées par les membres Justiça Global et la FIDH, en alliance avec Justiça nos Trilhos. Le groupe de travail sur la responsabilité des entreprises du Réseau-DESC a examiné, approuvé et  contribué à la diffusion de ces lettres. Plusieurs membres ont également donné leur aval, notamment: ALTSEAN-Burma, Center for Constitutional Rights (CCR), Center for International Environmental Law (CIEL), Comité Ambiental en Defensa de la Vida, Conectas, Due Process of Law Foundation (DPLF), Movimento dos Atingidos por Barragens (MAB), Pakistan Fisherfolk Forum, Project on Organizing, Development, Education, and Research (PODER), et le Movement for the Survival of the Ogoni People(MOSOP).