La prise en compte de la justice climatique et des droits humains dans la réponse

Date de publication : 
Lundi, 20 avril 2020

The Networkwide Project on Environment & ESCR Réponse à la Crise COVID-19

Suite à la crise de la COVID-19 et à la réponse qui y a été apportée, les membres ont mis en évidence des sujets de préoccupation fondamentaux dans le contexte de la justice climatique, droits environnementaux et des droits humains, ainsi que l’opportunité de réfléchir à ce que cette crise signifie en termes de promotion d’un cadre d’action sur le climat transformateur et fondé sur les droits.

Les membres ont souligné que plusieurs pays se sont servis de la crise pour réduire les mesures de protection environnementales et leur mise en application, ainsi que pour autoriser ou ouvrir la voie aux projets sur les énergies fossiles ou d’autres projets néfastes pour l’environnement. Par exemple, aux États-Unis, l’Agence de protection de l’environnement a suspendu l’application des lois environnementales pendant la crise de la COVID-19. En réponse, Amnesty International a appelé les États-Unis à révoquer immédiatement la suspension de ces mesures de protection environnementales. Pendant ce temps, en Colombie, le gouvernement a ordonné la suspension de toutes les consultations en personne, les déplaçant vers des plateformes virtuelles, sapant ainsi le droit à la consultation et à la participation, avec des conséquences importantes pour les droits humains et les droits liés à l’environnement. Le Comité Ambiental en Defensa de la Vida est impliqué dans des actions de contestation concernant ces évolutions. En Inde, le gouvernement a autorisé plusieurs projets d’infrastructure et de développement et propose des amendements visant à diluer le processus d’évaluation de l’impact environnemental. Dans un contexte similaire, il semble également que les lobbyistes d’entreprises, notamment du secteur pétrolier et gazier, invoquent la crise pour demander un soutien financier ainsi que la déréglementation, y compris dans le domaine du climat (par exemple, en reportant les augmentations prévues de la taxe fédérale sur le carbone), notamment aux États-Unis, au Canada et en Australie. 

En outre, les membres signalent qu’à la suite de la crise la répression des mouvements de protestation s’est intensifiée et les défenseurs des droits humains liés à l’environnement, confinés sur place et devenus une cible plus facile, sont davantage persécutés. Par exemple, comme noté par Asociación Interamericana para la Defensa del Ambiente (AIDA), en Colombie, trois leaders sociaux ont été tués en une semaine après la mise en place des mesures de quarantaine. Franciscans International (FI) a décrit la répression violente par la police d’une manifestation pacifique organisée par une communauté affectée par des activités minières à Didipio, aux Philippines, au milieu d’un confinement communautaire renforcé. FI a également signalé qu’au Brésil, l’exploitation minière a été déclarée activité essentielle, ce qui leur permet d’empiéter davantage sur les territoires de l’Amazonie et indigènes, alors que les actions de protestation des communautés sont rendues impossibles.

 

 

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