Afrique du Sud: Arrêtez les attaques contre la commune d'eKhenana.

Date de publication : 
Vendredi, 17 décembre 2021

Le 6 décembre 2021, le Réseau-DESC a envoyé une lettre collective aux autorités sud-africaines pour leur demander de mettre fin aux attaques en cours contre la commune d'eKhenana à Durban, en Afrique du Sud.

Tout au long de l'année 2021, au moins dix dirigeant-e-s d'Abahlali basemjondolo de la commune d'eKhenana ont été criminalisé-e-s dans le cadre de ce qui semble être une attaque orchestrée contre les dirigeant-e-s et les résident-e-s de la commune d'eKhenana, apparemment menée avec la complicité de la police de Cato Manor, de la branche locale de l'ANC et de la municipalité d'eThekwini.

Les attaques contre la commune d'eKhenana et l'ensemble du mouvement Abahlali basemjondolo ont lieu dans le cadre de la lutte de ces derniers pour le logement et la dignité de certaines des personnes les plus marginalisées d'Afrique du Sud. Depuis sa fondation en 2005, Abahlali baseMjondolo a été confronté à une grave répression et 18 de ses dirigeant-e-s et membres ont été tué-e-s.

De même, la commune d'eKhenana et d'autres terres occupées ont fait l'objet d'attaques violentes de la part d'acteurs étatiques et non étatiques dans le but d'expulser par la force les communautés qui tentent d'établir un avenir durable face à la grave négligence de l'État.

Compte tenu de la gravité de la situation, le Réseau-DESC a appelé le gouvernement sud-africain à :

  1. Mettre immédiatement fin aux attaques contre les membres d'Abahlali baseMjondolo et assurer un environnement favorable aux défenseur/euse-s des droits humains en général en Afrique du Sud.
  2. Mener rapidement des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales sur les allégations d'attaques contre les habitant-e-s de la commune d'eKhenana, notamment l'incendie des maisons de Maphiwe Gasela et de Phumelele Mkhize, secrétaire de branche d'Abahlali baseMjondolo, et demander des comptes aux responsables.
  3. Garantir l'intégrité physique et mentale des défenseur/euse-s des droits humains en Afrique du Sud, notamment en assurant la protection des défenseur/euse-s des droits humains qui reçoivent des menaces de mort, qui sont dirigées y compris au vice-président d'Abahlali baseMjondolo, Mqapheli Bonono, et d'autres dirigeant-e-s du mouvement. Mener des enquêtes rapides, approfondies, indépendantes et impartiales sur ces allégations et demander des comptes aux responsables.
  4. Mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées illégales en Afrique du Sud. Mener rapidement des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales sur les allégations de recours excessif à la force contre les habitant-e-s des baraquements par l'unité anti-intrusion d'eThekwini, la société de sécurité privée Calvin and Family Security Services, la Force de défense nationale sud-africaine, la police métropolitaine de Durban, les services de police sud-africains (SAPS) et d'autres acteurs étatiques et non étatiques. Les parties responsables doivent être tenues pour responsables.
  5. Prendre progressivement des mesures ambitieuses, en utilisant au maximum les ressources disponibles, pour fournir un logement adéquat et un accès aux services de base à tou-te-s les Sud-Africain-e-s, y compris aux habitant-e-s des quartiers informels et des terres occupées.

Vous pouvez lire l'intégralité de la lettre dans ce lien.

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