Les organisations demandent instamment la création d'un modèle de soins de santé mentale à base communautaire garantissant les droits des personnes handicapées

Date de publication : 
Jeudi, 7 janvier 2021
La disparition de Luis Eduardo Guachalá Chimbó en Équateur illustre la nécessité d'une réforme garantissant la désinstitutionalisation

En décembre dernier, Asociación Civil por la Igualdad y la Justicia (ACIJ), Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS), Comisión Colombiana de Juristas (CCJ), Centro de Estudios de Derecho, Justicia y Sociedad (Dejusticia), Harvard Law School Project on Disability (HPOD), Instituto de Estudios Legales y Sociales del Uruguay (IELSUR), et Justiça Global ont exhorté dans un mémoire d'amicus curiae que la Cour interaméricaine des droits de l'homme ordonne des réparations structurelles pour garantir les droits des personnes souffrant de handicaps psychosociaux via la mise en œuvre de modèles de soins de santé mentale à base communautaire en Équateur. Le secrétariat du Réseau-DESC a assuré la coordination du dépôt dans l'affaire Guachalá Chimbó et autres c. Équateur.

Les soins de santé mentale en Équateur, comme dans d’autres pays de la région, restent fortement institutionnalisés et séparés, un système qui viole les droits des patient(e)s à l’égalité, à la santé, à l’autonomie, à la vie, à l’intégrité personnelle et à vivre de manière indépendante et dans la communauté. Le cas de Luis Eduardo Guachalá Chimbó, dont les droits ont été violés dans un hôpital psychiatrique et qui a disparu, illustre une fois de plus l'échec des approches de soins de santé mentale centrées sur l'institutionnalisation. Comme l'ont fait valoir les amici, la ségrégation des soins de santé mentale est intrinsèquement discriminatoire à l'égard des personnes souffrant de handicaps psychosociaux et permet la torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Il ne remplit pas non plus l’obligation de diligence élevée des États en matière de soins de santé mentale.

Face aux violations de l'affaire et aux manquements législatifs et politiques de l'Équateur à l'obligation d'adopter des mesures juridiques internes et des garanties des droits économiques, sociaux et culturels dans la limite des ressources disponibles, l'amicus curiae exhorte la Cour à ordonner des mesures structurelles efficaces de non-répétition pour transformer cette réalité.