Le Réseau-DESC condamne la violence à l’encontre des manifestants en Colombie et appelle l'État à respecter les droits humains.

Date de publication : 
Vendredi, 7 mai 2021

Le Réseau-DESC condamne la violence à l’encontre des manifestants en Colombie et appelle l'État à respecter les droits humains.

Le 28 avril 2021, des membres de divers secteurs de la société colombienne sont descendus dans la rue pour protester contre les augmentations d’impôts proposées sur les besoins de base, le carburant et les services publics. Ces mesures auraient affecté de manière disproportionnée une grande partie de la population des classes ouvrière et moyenne déjà confrontée à des difficultés socio-économiques. Le projet de réforme fiscale a été justifié par le gouvernement du président Iván Duque pour atténuer la crise économique colombienne alimentée par la pandémie de la COVID-19, mais il a été retiré le dimanche 2 mai 2021. Cependant, les protestations se sont poursuivies en réponse aux politiques néolibérales du gouvernement actuel. Les autorités ont répondu à ces protestations par une répression sévère qui a été condamnée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Selon plusieurs sources, la répression de l'État a fait au moins 19 morts, des centaines de blessés et de détenus arbitraires, et des violences sexuelles ont été signalées à l'encontre des manifestants. Les personnes chargées de suivre et de rendre compte des mobilisations, notamment les défenseur-euse-s des droits humains et les journalistes, ont été la cible de menaces et d’attaques.

Le Réseau-DESC est solidaire de ses membres en Colombie et de l'ensemble de la société civile du pays. Dans le contexte de ces graves violations des droits humains, nous appelons les autorités colombiennes à respecter leurs obligations en matière de droits humains et à rechercher une solution à la crise de la manière suivante :

  1. Respecter et garantir les droits humains des citoyens qui exercent leur droit légitime de manifester et désamorcer la violence.
  2. Se conformer aux directives du 22 septembre 2020 émises par la Cour suprême de justice, qui sont totalement ou partiellement inexécutées. En particulier :
    1. Concevoir et respecter un protocole d'action préventive, de suivi et de contrôle de l’intervention, l'utilisation et de la vérification du pouvoir légitime de l'État et de la protection du droit de protestation pacifique des citoyens, ce qui comprend l’élaboration de rapports publics et étayés sur les atteintes à la vie et à l'intégrité personnelle ;
    2. Publier un protocole permettant aux citoyens et aux organisations de défense des droits humains de vérifier les arrestations et les transferts de personnes lors de manifestations.
  3. Permettre aux organes d'enquête et de contrôle de remplir en toute indépendance leur fonction de protection et de garantie des droits humains.
  4. Respecter le droit à la liberté d'expression et à la liberté de réunion, ainsi que les demandes légitimes des manifestants en matière de droits humains.
  5. Mener un dialogue efficace et transparent en réponse aux demandes sociales et faire respecter les obligations de la Colombie en matière de droits économiques, politiques, sociaux, civils et culturels.

Plusieurs membres du Réseau-DESC ont exprimé leur solidarité individuellement et collectivement:

Nous continuerons à partager les déclarations des membres via notre page Twitter: @ESCRNet

Réseau-DESC - Réseau international pour les droits économiques, sociaux et culturels relie plus de 280 ONG, mouvements sociaux et défenseur-euse-s dans plus de 75 pays afin de construire un mouvement mondial pour faire des droits humains et de la justice sociale une réalité pour tous.