Les membres du réseau participent à un atelier sur les litiges communautaires en matière des droits des femmes à la terre, au logement et aux ressources naturelles

Date de publication : 
Vendredi, 29 juillet 2022

En novembre dernier, les membres du groupe de travail sur les femmes et les droits économiques, sociaux et culturels (WESCR) et le groupe de travail sur les litiges stratégiques (GTLS) se sont réunis pour un atelier co-organisé avec Hakijamii pour échanger des expériences sur les litiges communautaires sur les terres des femmes, le logement et les droits sur les ressources naturelles. La réunion en ligne de deux jours visait à mettre en évidence les éléments d'un plaidoyer juridique efficace et dirigé par la communauté, en tenant compte des obstacles historiques à l'accès à la justice.

Nicholas Orago de Hakijamii a présenté les objectifs de l'atelier et a partagé des idées sur les litiges en matière de logement, de terres et de ressources naturelles de Hakijamii en intégrant une optique des droits des femmes, en s'inspirant des expériences de travail anti-expulsions au Kenya pendant la pandémie.

Jayshree Satpute et Tripti Poddar de Nazdeek ont parlé de s'assurer que les litiges stratégiques sur les droits fonciers et au logement des femmes sont menés par et avec les dirigeant.e.s des communautés concernées. Qu'il s'agisse de cartographier les stratégies pour sécuriser le droit à l'eau ou de préparer la réponse aux représailles pour la mobilisation qui s'organise, le point de départ du travail a toujours été les ressources et les forces au sein de la communauté et de ses leaders, en particulier les femmes, qui mènent l'action.

Samuel Olando de Pamoja Trust, membre de la Housing Coalition au Kenya, qui comprend plusieurs membres du réseau, a présenté un cadre de gestion adaptative des terres sur le logement et les droits fonciers surmontant les cadres rigides et formalistes qui excluent nominalement les droits des personnes vivant dans des établissements informels et d'autres logements et les régimes et arrangements fonciers, un défi majeur dans de nombreuses luttes pour les droits des femmes.

Laura Zuñiga du Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares de Honduras (COPINH) et JASS - Just Associates ont présenté comment assurer une approche féministe des litiges stratégiques sur les droits des femmes à la terre, au logement et aux ressources naturelles, en centrant la lutte du COPINH pour la justice dans le face aux violations des mégaprojets et à la persécution des défenseurs-euses des droits humains, notamment le meurtre de la dirigeante Berta Cáceres.

Senada Senali du European Roma Rights Centre (ERRC) a parlé de l'intégration d'une approche intersectionnelle des litiges stratégiques sur les droits des femmes à la terre, au logement et aux ressources naturelles, présentant des litiges et le plaidoyer connexe des organes conventionnels concernant les expulsions forcées de femmes enceintes roms, un cas intentée par l'ERRC qui a abouti à une décision positive du Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW).

Lors de discussions plénières et en petits groupes ensemencées par les présentations, des membres du monde entier ont discuté de stratégies pour les litiges en matière de justice de genre liés à la terre, au logement et aux ressources naturelles, abordant des questions telles que la spécification des plaidoiries et les demandes de recours concernant les droits des femmes ; l'organisation communautaire centrée sur les femmes comme base du pouvoir symbolique ; analyse critique de la loi et de ses contextes sociaux pertinents pour identifier les domaines d'inégalité entre les genres et le manque d'approches intersectionnelles ; aligner les dispositions juridiques sur les outils, les approches et les instruments qui font progresser la sensibilité au genre ; reconnaître et communiquer les problèmes traditionnellement considérés comme des problèmes de femmes ou comme des problèmes communautaires ; et se préparer au contrecoup qui accompagne l'activation des mécanismes juridiques.

Les membres du réseau travaillent depuis longtemps sur les droits à la terre, au logement et aux ressources naturelles dans une perspective de genre. Le Réseau-DESC a activement contribué aux principes de Montréal, qui ont aidé à interpréter les droits économiques, sociaux et culturels (DESC) dans une optique de genre. Les Principes sont particulièrement utiles pour fournir des orientations claires aux États désireux de comprendre et d'atteindre l'égalité réelle pour les femmes, notamment par le biais de mesures spéciales temporaires. Un collectif de membres a également collaboré pendant de nombreuses années pour faire avancer l'affaire des droits fonciers autochtones des Endorois et veiller à ce que les femmes soient au cœur de la mise en œuvre et de la prise de décision sur les questions foncières. En outre, WESCR a collaboré avec le Groupe de travail sur la responsabilité des entreprises (GTRE) pour s'assurer que le traité émergent sur les droits humains et les entreprises comprend une solide analyse de genre attentive aux impacts disproportionnés subis par les femmes dans le cadre de projets d'extraction et de développement à grande échelle et dans la facilitation du leadership des femmes et l'analyse de genre face à un projet de développement proposé à grande échelle aux Philippines. Plus largement à travers le réseau, les membres ont plaidé pour une nouvelle observation générale du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations Unies qui fournirait des orientations supplémentaires aux États concernant leurs obligations en matière de droits humains relatives à la terre. Auparavant, les membres du Réseau-DESC ont défendu et apporté leur contribution à la Recommandation générale n° 34 de la CEDAW sur les droits des femmes rurales. Et le projet du réseau AltaVoz a contribué à façonner les discussions sur l'utilisation par les femmes des rapports parallèles et des mécanismes internationaux des droits humains.