L’origine du Réseau-DESC remonte à un petit groupe de mouvements sociaux, d’ONG de défense des droits humains et d’avocats dans les années 1990, qui se sont rassemblés en reconnaissant que de nombreuses injustices auxquelles leurs communautés étaient confrontées étaient de plus en plus globales et enracinées dans des causes structurelles communes. Créé en 2003, le réseau est apparu comme un espace permettant aux membres de relier leurs luttes à travers les régions afin de relever ces défis souvent systémiques. Comme indiqué ci-dessous, les réunions stratégiques organisées à l’échelle du réseau ont constitué des moments clés pour définir l’orientation politique et institutionnelle du Réseau-DESC dans son ensemble.
La pandémie de COVID-19 a retardé notre prochaine réunion stratégique mondiale (prévue pour 2021/2022), et a entravé les efforts de campagne en cours, comme la grève mondiale des femmes, qui est finalement devenue un événement hybride puissant le 8 mars 2020. Pourtant, une série de discussions au sein de groupes de travail, puis en tant que réseau à part entière, ont abouti à l’Appel mondial à l’action du Réseau-DESC en réponse à la Covid-19, lancé le 1er mai 2020. L’appel mondial a servi de modèle pour un nouveau plaidoyer axé sur les soins et la dette, ainsi que sur les soins de santé publique et l’accès aux vaccins et aux traitements, et a consolidé le travail sur la justice climatique, l’emprise par les entreprises et l’espace civique. Ce plaidoyer a permis d’établir un lien entre l’obligation de rendre compte des abus et les demandes de changement des systèmes et des structures qui ont rendu prévisible l’ampleur de la pandémie et des crises qui y sont liées. Il s’agit plutôt d’une réaffirmation de l’analyse systémique et du mandat mis en avant dans la Charte commune de lutte collective du Réseau-DESC et des objectifs partagés développés par les membres lors de notre dernière réunion de stratégie globale.
Les dirigeant.e.s des mouvements sociaux et des peuples autochtones, les militant.e.s et les avocat.e.s – 140 représentant.e.s des organisations membres du Réseau-DESC de plus de 40 pays – ont utilisé la troisième réunion stratégique mondiale du Réseau-DESC à Buenos Aires, en Argentine, en novembre 2016, pour tracer la voie vers une action transformatrice à l’échelle du réseau qui réponde aux conditions mondiales, y compris via un nouvel accent mis sur les campagnes et l’éducation politique populaire.
Les membres ont discuté, affiné et finalement soutenu l’analyse du mouvement social dans la Charte commune de lutte collective du Réseau-DESC. Cette analyse a servi de base à un processus de facilitation d’une journée – en quatre langues – qui a permis de définir des objectifs communs pour guider le réseau au cours des cinq prochaines années (2017-2021). Les membres ont accordé une nouvelle attention aux DESC dans les situations de conflit et d’occupation, et ont encouragé l’intensification des travaux sur les droits environnementaux, en mettant l’accent sur la justice climatique, en s’appuyant sur les forces des différents groupes de travail pour faire avancer un effort à l’échelle du réseau visant à centrer les droits humains dans les efforts visant à arrêter le changement climatique et à conserver la biodiversité.
Une deuxième réunion stratégique mondiale, qui s’est tenue à Nairobi, au Kenya, à la fin de l’année 2008, a permis de renforcer les groupes de travail et d’adopter des objectifs révisés annuellement ainsi que des plans de travail collectifs. Une série de documents rédigés par des membres éminents de différents groupes de travail ont évalué l’état du terrain par rapport aux thèmes clés des DESC, constituant la base d’un numéro de SUR – International Journal on Human Rights et orientant les conversations stratégiques lors de la réunion. Les membres ont également eu des conversations honnêtes sur les relations souvent difficiles et problématiques entre les ONG plus traditionnelles et les mouvements sociaux émergeant des communautés résistantes.
En guise de démonstration pratique de l’approfondissement de l’engagement en faveur du leadership des mouvements centraux au sein du Réseau-DESC, les membres ont élu quatre dirigeants de mouvements au conseil d’administration du Réseau-DESC, qui compte sept membres. Au cours de la période à venir, les mouvements sociaux contribueront à mener de nouvelles actions de plaidoyer contre la dépossession et des espaces dynamiques tels que les forums des peuples sur les entreprises et les droits humains, ainsi que l’attention portée à la mise en œuvre des décisions juridiques positives. En 2008, les membres ont également formalisé le système de solidarité, permettant au secrétariat d’agir en leur nom lorsqu’un membre ou sa communauté est menacé de façon urgente.
Le Réseau-DESC a été lancé à Chiang Mai, en Thaïlande, en 2003. Cette réunion inaugurale, qui a débuté par un rassemblement de trois jours des mouvements sociaux, a permis d’examiner une série d’injustices mondiales provoquées par les entreprises et le capital financier, imposées par les plans d’ajustement structurel et les accords commerciaux du FMI, et mises en œuvre par la puissance militaire. Cette réunion a également conduit à l’élection du premier conseil d’administration formel du Réseau-DESC – choisi parmi et par les membres sur la base des principes d’équilibre entre les sexes et les régions et de l’inclusion des mouvements sociaux – et à l’adoption d’un document de gouvernance. Ce document et ses principes fondamentaux abordent les héritages du colonialisme et du patriarcat, et reconnaissent l’importance des mouvements – qui émergent des communautés touchées par l’injustice et leur rendent des comptes – face à des déséquilibres de pouvoir considérables. Le groupe de travail sur les femmes et les DESC, qui défend l’égalité réelle, et le groupe de travail sur les litiges stratégiques, qui fait progresser la justiciabilité des DESC, ont été officialisés en tant que premiers espaces interrégionaux dirigés par les membres, aux côtés du groupe de travail sur les mouvements sociaux. L’année suivante, ces espaces ont été complétés par le groupe de travail sur la responsabilité des entreprises, qui fait progresser la réglementation des entreprises grâce à un leadership fort des mouvements sociaux et des peuples autochtones, ainsi que par le groupe de travail sur la politique économique, qui cible les agences de crédit à l’exportation et s’attaque aux accords commerciaux injustes.