Au cœur de la Charte commune de lutte collective du Réseau-DESC se trouve la reconnaissance du fait que les femmes aux identités croisées – telles que les femmes handicapées, les femmes LBT, les femmes autochtones, les afro-descendantes et d’autres groupes ethniques, les femmes vivant avec le VIH, les migrantes, les réfugiées et celles travaillant dans des secteurs tels que le travail domestique, la production de vêtements, le travail rural, le travail du sexe et le divertissement – sont affectées de manière disproportionnée par des systèmes oppressifs au sein d’un système macroéconomique qui est patriarcal, colonialiste, raciste et sexiste. Elles sont davantage exposées à l’exploitation, aux abus et à la “féminisation de la pauvreté”. Notre travail vise à rendre visibles les contributions des femmes et à faire en sorte qu’elles puissent accéder aux services et exercer leurs droits.
Au cœur de notre stratégie collective se trouve le féminisme intersectionnel, qui passe d’une position neutre en matière de genre à une position qui reconnaît la discrimination indirecte dans des lois, des politiques et des pratiques neutres en apparence. Pour parvenir à une égalité réelle, il faut s’attaquer aux inégalités structurelles, aux stéréotypes, à la stigmatisation, aux préjugés et à la violence, et transformer les structures et les pratiques institutionnelles. Cette approche globale est essentielle pour créer des visions communes et des alternatives au modèle économique dominant.
Une initiative clé est le Pacte social sur les soins, qui promeut des approches féministes et fondées sur les droits pour contrer des décennies de négligence et d’austérité. Ce pacte, ancré dans le cadre des 6R – reconnaissance, redistribution, réduction, droits (“rights” en anglais), représentation et recadrage de l’économie – vise à faire des soins un principe économique central. Il a inspiré des actions de plaidoyer dans divers espaces mondiaux et onusiens, remettant en question l’accent mis sur la croissance économique, qui n’est pas viable.
Un autre effort important consiste à s’attaquer aux crises interdépendantes de la dette, des soins et du climat. En collaboration avec leurs alliés, les membres du Réseau-DESC s’opposent aux politiques néolibérales qui donnent la priorité au remboursement de la dette plutôt qu’aux services publics et aux droits humains. En promouvant la justice en matière de dette et en soulignant le rôle des femmes dans la conservation de l’environnement, nous plaidons pour des stratégies collectives qui favorisent les changements transformateurs et les économies solidaires.
L’amplification des récits et des visions des femmes de la base fait partie intégrante de notre travail. En soutenant les pratiques féministes en matière de responsabilité des entreprises, de justice climatique et de critique des modèles économiques, nous construisons une solidarité et des demandes communes autour de la terre, du logement et des ressources naturelles. Nos efforts visent notamment à favoriser le dialogue intergénérationnel afin de garantir le leadership des femmes dans ces luttes cruciales.