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Mercredi, Décembre 8, 2021
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Nature of the Case

Une décision du tribunal de la sécurité sociale établit que le trajet d’un employé vers son bureau à domicile est légalement assurable en cas d’accident.

Summary

Le plaignant était directeur commercial régional.  Il travaillait dans un bureau à domicile entièrement équipé, subventionné par son employeur et situé au troisième étage de sa maison. Le 17 septembre 2018, le plaignant a fait une chute vers 7 heures du matin alors qu’il se rendait directement de sa chambre à son bureau, où il avait l’intention de commencer à travailler. Il a glissé dans les escaliers entre le quatrième et le troisième étage et a subi une fracture de la douzième vertèbre. Le plaignant a introduit une demande d’indemnisation au titre de l’assurance accidents du travail qui a été refusée. Il l’a contestée devant le tribunal de première instance, qui a jugé que la chute subie par le plaignant était un accident de travail et que son trajet jusqu’à son bureau à domicile était un trajet professionnel ; l’accident était donc assurable. Son employeur a fait appel et la cour d’appel a rejeté la plainte du plaignant. La cour d’appel a estimé que le trajet du plaignant n’était ni un trajet ni protégé par l’assurance, et que la protection commençait au plus tôt lorsque l’on franchissait la porte menant à la sortie de son domicile. En révision, le BSG a renversé la décision et accordé des avantages en matière de révision, et s’est finalement rangé du côté du plaignant.

Le BSG a cité la loi sur la modernisation des entreprises (Betriebsrätemodernisierungsgesetz) du 14 juin 2021, qui réglemente le travail à domicile. En vertu de cette loi, le plaignant était autorisé à effectuer son travail assuré à domicile. Le BSG a estimé que la loi s’appliquait rétroactivement, de sorte que l’installation du bureau à domicile du plaignant était soumise à la protection de l’assurance-accidents légale. Le BSG a également estimé que les circonstances de la chute du plaignant constituaient un accident. Le droit allemand limite les accidents à des événements extérieurs ayant un impact sur le corps et entraînant des conséquences négatives sur la santé ou la mort. Dans le cas d’un accident du travail, l’exécution du travail doit avoir causé l’événement extérieur. Étant donné que la marche directe et continue du plaignant vers son lieu de travail au cours de laquelle il a chuté est considérée comme un « travail », la chute est un accident du travail. Le plaignant avait donc droit à une déclaration selon laquelle son accident était un accident de travail couvert par l’assurance du travail.

En outre, le BSG a expliqué qu’il existait une différence entre un accident de trajet et un accident de travail. Le BSG est d’accord avec la Cour d’appel pour dire que la couverture d’un accident de trajet commence lorsque l’employé sort de son domicile. Néanmoins, l’accident est toujours couvert car le déplacement du plaignant vers son bureau à domicile a été effectué dans le seul but de commencer sa journée de travail. Plutôt qu’un « trajet », le BSG a estimé que le déplacement vers le bureau à domicile s’apparentait davantage à un « déplacement professionnel » équivalent à un travail dans l’entreprise au sens de la loi. De tels déplacements professionnels ne sont pas limités aux locaux de l’entreprise mais peuvent également se produire en dehors de ceux-ci. La marche de la chambre du plaignant au bureau à domicile a été effectuée dans l’intérêt direct de l’entreprise. Sur cette base, le plaignant avait le droit de demander une couverture d’assurance.

Enfin, le BSG a expliqué que le facteur décisif dans sa détermination était la « tendance à l’action objectivée » de l’assuré à avoir l’intention d’exercer une activité utile à l’entreprise. La question de savoir si un voyage est effectué dans le cadre d’un « déplacement professionnel dans l’intérêt de l’entreprise » et s’il est donc assurable est d’abord déterminée par l’intention de l’employé. L’employé doit avoir eu l’intention d’exercer une activité utile à l’entreprise pendant qu’il effectuait l’activité qui a conduit à l’accident. Ensuite, l’intention doit être confirmée par les circonstances objectives du cas d’espèce. En évaluant un tel cas, le juge des faits doit tenir compte de toutes les circonstances environnantes et des itinéraires à domicile que l’employé a empruntés avec l’intention de le faire au moment de l’incident. Dans le cas présent, il est important de noter que l’accident du plaignant s’est produit alors qu’il se rendait directement de sa chambre à son bureau à domicile – il ne s’est pas arrêté dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner ou le café. Il est également significatif que son employeur ait subventionné son bureau à domicile, circonstance que le BSG a prise en compte pour déterminer que l’accident était un accident de travail assurable. Pour les cas futurs, cette norme de « tendance à l’action objectivée » est une norme que les tribunaux peuvent utiliser pour décider si l’activité d’un employé dans son bureau à domicile constitue une « activité de travail » au profit de l’employeur et donc assurable.

Enforcement of the Decision and Outcomes

Cette affaire a répondu par l’affirmative à la question de savoir si les accidents survenus au travail à domicile pouvaient être couverts par l’assurance accidents légale. Contrairement aux compagnies d’assurance privées, l’assurance accidents légale ne verse pas de primes, mais prend en charge les frais de traitement ou verse une pension si l’accident entraîne des dommages permanents. Les prétentions spécifiques du plaignant et l’indemnisation éventuelle n’ont pas été abordées dans cette affaire. Grâce à cette décision de BSG, les futurs plaignants qui subissent des blessures similaires alors qu’ils travaillent à domicile peuvent désormais compter sur l’assurance accident obligatoire pour les aider à payer les frais de traitement et de pension.

Significance of the Case

Cette affaire est une victoire pour les droits des employés dans un monde de plus en plus numérique, où de plus en plus de personnes travaillent à domicile. Bien que les faits de l’affaire soient antérieurs à la pandémie de COVID-19, le précédent établi par le BSG permettra à un nombre croissant de travailleurs travaillant à domicile de bénéficier des avantages accordés aux travailleurs travaillant dans des bureaux traditionnels.

Nous remercions particulièrement de ses contributions le membre du Réseau DESC : Program on Human Rights and the Global Economy at Northeastern University (PHRGE).