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Lundi, Octobre 27, 2025

Ce document présente six piliers de l’agenda collectif du Réseau-DESC visant à promouvoir des solutions climatiques menées par les peuples, fondées sur les droits et ancrées dans la justice, le soin et la solidarité. Ces piliers remettent en question la domination des propositions dictées par les entreprises, qui marchandisent la nature et creusent les inégalités.

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Cop28 Dec5 Jv 23

Ils s’appuient également sur le plaidoyer plus large du Réseau-DESC — depuis le processus du Traité contraignant sur les droits humains et les entreprises jusqu’au mouvement mondial pour la justice de la dette — réaffirmant que la justice climatique, la justice économique et les droits humains sont indissociables. Faire progresser de véritables solutions nécessite de démanteler l’impunité des entreprises, d’affronter l’interconnexion entre le climat et la dette, et d’établir des obligations contraignantes pour celles et ceux qui portent la plus grande responsabilité dans la crise.

Les membres du Réseau-DESC  appellent les gouvernements à reconquérir une véritable justice climatique en décolonisant l’action climatique et en plaçant au centre les solutions portées par les peuples autochtones, les femmes, les personnes de genres divers, les travailleurs et travailleuses, ainsi que les autres communautés en première ligne. Ces alternatives menées par les peuples existent déjà — mais elles continuent d’être marginalisées par l’emprise des entreprises, l’écoblanchiment et les mêmes systèmes coloniaux qui alimentent la crise.

Le Nord global a une dette écologique envers le Sud, résultat de siècles d’extraction, d’exploitation et d’appropriation de l’atmosphère. La COP30 doit affronter cet héritage en garantissant un financement climatique sous forme de dons, l’annulation de la dette et l’adoption de règles contraignantes obligeant les principaux responsables à assumer leur juste part des dommages causés.

6 piliers pour décoloniser l’action climatique

1. Promouvoir des solutions menées par les peuples, au-delà du profit et de la marchandisation
De l’agroécologie à la souveraineté alimentaire et énergétique, les communautés restaurent les écosystèmes et les économies du soin. La COP30 doit mettre fin aux marchés du carbone, rejeter l’extractivisme « vert » et renforcer la reconnaissance juridique des droits de la Nature.


2. Placer l’analyse féministe et intersectionnelle au cœur de nos luttes communes pour la justice climatique
La crise climatique est genrée — les femmes et les personnes de genres divers soutiennent la vie mais restent largement exclues des négociations et des financements climatiques. La COP30 doit garantir une participation sûre, reconnaître le travail de soin et faire du leadership féministe un pilier central de la transition juste.


3. Exiger l’accès à la justice, à la réparation et à des indemnisations pour les destructions climatiques, ainsi que la protection des défenseur·euse·s
Les défenseur·euse·s de l’environnement sont criminalisé·e·s tandis que les entreprises tirent profit de la crise. La COP30 doit opérationnaliser les réparations pour les préjudices climatiques, s’aligner sur les décisions des juridictions internationales et faire de la protection des défenseur·euse·s une condition non négociable pour accueillir les COP.


4. Reprendre le contrôle d’un financement climatique fondé sur les droits et orienté vers la réparation
Le financement climatique doit réparer, non endetter. Le Nord global a une dette écologique envers le Sud — la COP30 doit garantir un financement sous forme de dons, annuler les dettes illégitimes et allouer au moins 1,3 billion USD par an d’ici 2030 pour soutenir les solutions menées par les peuples.


5. Révéler le coût du militarisme, de l’extractivisme et des inégalités systémiques
Les guerres, les occupations et le complexe militaro-industriel alimentent à la fois les émissions et l’oppression. La COP30 doit exiger la transparence sur les émissions militaires et réorienter les budgets militaires vers le soin, la réparation et les solutions communautaires.

Elle doit également affronter la manière dont les systèmes énergétiques sont instrumentalisés pour maintenir la violence et l’occupation — des profits des combustibles fossiles finançant les guerres à l’exploitation des ressources énergétiques en Palestine. Le Réseau-DESC soutient la campagne Global Energy Embargo for Palestine (GEEP), qui appelle à rompre les liens financiers et politiques avec les entreprises et États complices de crimes de guerre, de génocides et de destruction écologique.


6. Affronter l’emprise des entreprises sur les négociations climatiques
Les lobbyistes des combustibles fossiles n’ont pas leur place dans les négociations climatiques. La COP30 doit adopter une politique de conflit d’intérêts, interdire les parrainages d’entreprises et garantir que les politiques climatiques soient définies par les peuples — et non par les pollueurs.