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Dimanche, Août 11, 2019 ― WESCR Working Group

Des femmes leaders de mouvements sociaux et de groupes locaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine partagent leurs histoires de force, de résilience et de solidarité

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La série de vidéos #WomenLeadOnLand présente des témoignages de femmes leaders de mouvements sociaux pour les droits à la terre, au logement et aux ressources naturelles. Le renforcement des mouvements sociaux, et en particulier du pouvoir des femmes dans les luttes pour la terre, le logement et les ressources naturelles, est l’un des principaux objectifs du groupe de travail Femmes et DESC. Dans cette série, des dirigeantes de mouvements sociaux et de groupes de base d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine partagent leurs histoires de force, de résilience et de solidarité. Ces entretiens ont été réalisés lors du premier échange stratégique de femmes de la base qui s’est déroulé en mai 2018 à Nairobi, au Kenya.

Je pense que c’est l’essence même de la lutte sociale. Avoir la capacité de grandir non seulement en nombre mais aussi en qualité en tant que personne. Et le fait d’écouter d’autres femmes, d’apprendre à les connaître, permet de renforcer les liens d’amitié et de solidarité. Et si quelque chose se produit, elles s’engageront elles aussi dans la lutte dans votre pays.
— Zenayda Serrano - MUFRAS-32 (El Salvador)
Lorsque les femmes leaders se connectent à travers les régions et les mouvements, toutes leurs voix se renforcent. Voici quelques aperçus de femmes dirigeantes qui se réunissent à Nairobi, en provenance de différentes régions du monde, pour partager leurs expériences et les leçons tirées de leurs luttes respectives pour le droit à la terre.
Massa Packer et Radiatu Sheriff parlent des injustices auxquelles elles ont été confrontées et de la manière dont elles inspirent leur lutte à la "Natural Resources Women Platform" (plateforme des femmes sur les ressources naturelles). Elles mentionnent comment l'accaparement de leurs terres par une société privée a eu un impact sur leur communauté, en particulier sur les femmes.
Christine Kandie est une femme endoroise qui a surmonté de nombreux obstacles dans sa vie et en tant que leader de sa communauté. En tant que femme autochtone handicapée, elle s'est imposée comme l'une des voix les plus fortes des Endorois pour réclamer le droit à leurs terres traditionnelles autour du lac Bogoria, qui ont été retirées à sa communauté dans les années 1970 par le gouvernement kenyan afin de créer une réserve de gibier pour les revenus du tourisme. En 2010, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) a reconnu le droit des peuples endorois sur leurs terres traditionnelles. Christine inspire des centaines de femmes endoroises à construire leur propre chemin et à prendre la tête de la reconquête de leurs terres.
Zenayda Serrano raconte comment MUFRAS-32 a fait face au phénomène de la mainmise des entreprises sur sa communauté et détaille les moments difficiles de sa lutte qui a finalement permis au Salvador de devenir le premier pays au monde à interdire l'exploitation des mines de métaux. Elle évoque les risques et les défis auxquels elle a été confrontée en tant que défenseur des droits de l'homme, affrontant à la fois le pouvoir des entreprises et le patriarcat. Enfin, Zenayda souligne que la solidarité entre les femmes et une communauté unie lui donnent la force de continuer.
Aurelia Arzu (OFRANEH, Honduras) parle du peuple Garifuna. Un peuple afro-caribéen qui se bat pour protéger ses terres dans une zone militarisée. Elle souligne le courage et la résistance des femmes qui mettent leur corps en jeu pour mettre fin à l'exploitation et à la désolation de leurs terres. L'une de ces femmes est Berta Cáceres, une puissante militante qui a été tuée par les forces militaires honduriennes. "Berta, c'est moi", chante Aurelia, pour exprimer que lorsqu'une femme défenseur est attaquée, les femmes se multiplient en force et en solidarité.
Chanda Thapa (Asia Indigenous Peoples Pact) parle de la construction d'un mouvement en Asie pour confronter les États et les entreprises qui s'emparent des terres des communautés indigènes au nom du développement. Elle explique comment l'expérience de la connexion avec d'autres femmes engagées dans des luttes similaires à travers le monde renforce le mouvement.