Le deuxième projet de recherche mené par les communautés, qui explorera et amplifiera les perspectives des communautés sur les pertes et les dommages résultant du changement climatique, en particulier les pertes non économiques. Cette initiative fournira un espace d’apprentissage et un soutien à six mouvements sociaux et groupes de base afin de rassembler les données et les preuves nécessaires pour contrer les pertes et les dommages résultant du changement climatique.
Par un appel ouvert, nous avons reçu des manifestations d’intérêt de la part de 22 groupes répartis dans quatre régions. Un groupe consultatif composé de membres d’ONG et de mouvements a évalué attentivement chaque proposition. Les critères d’évaluation comprenaient le leadership communautaire, la pertinence thématique, l’approche féministe intersectionnelle, la valeur ajoutée de la participation et d’autres facteurs. Après un examen approfondi, les 6 mouvements sociaux, organisations de peuples autochtones et groupes de base qui ont été sélectionnés pour participer à ce projet de recherche sont les suivants :
- Comité Ambiental en Defensa de la Vida, Colombie
- Comites de Cuenca de Rio Sonora, Mexique
- Rural Women’s Federation – organisée par le Centre pour les droits de l’homme et le développement, Mongolie.
- African Indigenous Foundation for Energy and Sustainable Development, (Fondation autochtone africaine pour l’énergie et le développement durable), Nigeria
- Chimanimani Land and Environment Defenders (défenseurs de la terre et de l’environnement), Zimbabwe
- Endorois Indigenous Women Empowerment Network (réseau d’autonomisation des femmes autochtones endoroises), Kenya
Centrer les perspectives des communautés autochtones et locales sur la justice environnementale
Les “pertes et dommages” désignent les effets destructeurs du changement climatique qui ne peuvent être évités par l’adaptation ou l’atténuation. Ces impacts ont des conséquences considérables sur les sociétés humaines et l’environnement et ne touchent pas tout le monde de la même manière. Malheureusement, le point de vue des communautés confrontées aux pertes et dommages, en particulier les femmes, les populations autochtones, les personnes âgées et les jeunes, n’est souvent pas pris en compte dans les discours dominants et les processus décisionnels aux niveaux local et international, tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et ses conférences régulières des parties (COP). Par exemple, les données officielles concernant les dommages non économiques et les impacts inégaux sur des groupes spécifiques sont très lacunaires. Par conséquent, les décisions prises aux niveaux national et international ont tendance à ignorer ces réalités, ce qui conduit à des résultats qui ne répondent pas de manière adéquate aux besoins immédiats et à long terme des communautés touchées.
La recherche vise à perturber les dynamiques de pouvoir qui entraînent l’exclusion et la marginalisation des communautés. Grâce à la méthodologie de la recherche-action participative (RAP), cette initiative implique activement les communautés dans l’exploration des pertes et des dommages causés par le climat. En outre, elle vise à renforcer l’éducation de la population et la création de mouvements et à soutenir les demandes de justice, de réparation et de responsabilisation. En remettant en question les récits dominants sur les pertes et les dommages, tels que les solutions axées sur le marché promues par les entreprises et les gouvernements alliés, nous visons à promouvoir des connaissances alternatives centrées sur l’agence et les expériences des communautés autochtones et locales, ainsi que leurs solutions pour la protection de l’environnement.
Sur une période de 18 mois, les groupes participants entreprendront un processus complet qui consistera à identifier des questions de recherche, à développer des méthodologies et des outils, à mener des recherches sur le terrain, à analyser des données et à développer des stratégies de plaidoyer et des résultats pertinents pour les luttes communautaires. Dans la phase finale, à l’automne 2024, tous les résultats de la recherche seront également analysés collectivement pour identifier les demandes communes et façonner une vision partagée de la justice climatique. Cette vision commune renforcera le plaidoyer et les campagnes du réseau-DESC sur les pertes et dommages.
Cette initiative est guidée par un groupe consultatif diversifié de membres ayant de l’expérience dans la recherche menée par les communautés, composé de :
> Mela Chiponda, (membre individuel, Zimbabwe)
> Oscar Pineda (PODER, Mexique)
> Radiatu Sheriff Kahnplaye (Natural Resource Women Platform, Liberia)
> Sagarika Bhatta (APWLD, Népal)
> Samuel Olando (Pamoja Trust, Kenya)
> Thato Masiangoako (Institut des droits socio-économiques, Afrique du Sud)
> Tom Weerachat, (IAP, Thaïlande),
> Mahinour ElBadrawi (Center for Social and Economic Rights, US)
> Lisez ici notre première expérience de la recherche communautaire sur les impacts de l’emprise des entreprises.