Méthodes de collecte de données utilisées :
Enquête en ligne, discussions de groupe et entretiens
Résultats de la recherche :
Tout au long de l’étude et des entretiens, nous avons pu constater la nécessité d’intégrer de plus en plus une perspective de genre dans l’analyse des causes et des conséquences de l’insécurité résidentielle et de l’accès aux fournitures nécessaires pour générer des politiques publiques qui répondent à la réalité de l’ensemble de la population sans discrimination liée au sexe, à l’origine ou à la situation économique.
Le manque de données ventilées par sexe est évident et problématique, c’est pourquoi nous apprécions positivement cette enquête.
La situation précaire des femmes sur le marché du travail est évidente et étudiée en tant qu’écart salarial et a également un impact direct sur leurs problèmes de logement, augmentant le risque d’exclusion résidentielle.
Le lien étroit qui unit les femmes à leur foyer et à leur travail de soins, aggravé par la crise qu’elles traversent, les oblige souvent à participer moins au marché du travail rémunéré ou les surcharge de tâches professionnelles et familiales. En conséquence, les femmes sont plus touchées par la perte de leur logement et/ou le manque de fournitures. Parmi les groupes où le risque de pauvreté est plus élevé – et donc le risque de souffrir d’insécurité résidentielle et/ou de pauvreté énergétique – nous trouvons les familles monoparentales, les femmes retraitées, les travailleuses domestiques – que ce soit pour la famille ou employées ailleurs -, les femmes au chômage, celles qui sont affectées par la violence de genre et les femmes migrantes.
Nous pouvons affirmer que les résultats des enquêtes et des entretiens confirment ce que nous avions déjà affirmé : il existe une inégalité préoccupante entre les hommes et les femmes en ce qui concerne la protection du droit à un logement décent et aux fournitures de base, et les femmes sont les plus touchées par les processus de perte de logement ou d’incapacité à assumer le coût des fournitures.
Environ 34% des femmes sont des familles monoparentales, et 26% des expulsions sont exercées sur des femmes avec des mesures extraordinaires de moratoire d’expulsion. D’autre part, si l’on tient compte de la relation des femmes à la maison et dans le travail de soins, la forte présence d’enfants de moins de 15 ans et d’autres personnes à charge confirme cette sous-représentation.
En outre, l’implication toujours plus grande des femmes dans le foyer et le travail de soins augmente les conséquences négatives de l’insécurité résidentielle et de la pauvreté énergétique dans le domaine de la santé physique et mentale.
Parallèlement, et en partie pour les mêmes raisons, les femmes sont surreprésentées dans les assemblées de la PAH. Dans un premier temps, et compte tenu de la culture dominante, les femmes sont surreprésentées dans les assemblées de la PAH.
C’est pour cette raison que nous pensons que les politiques publiques liées au logement et à l’approvisionnement doivent être orientées vers une perspective structurelle de genre ; les mesures positives ne suffisent pas, comme un accès prioritaire aux personnes touchées par la violence basée sur le genre – avec dépôt de plainte. Il faut prendre en compte l’iceberg des violences basées sur le genre – ou des familles monoparentales : avec un parc de logements sociaux insuffisant et peu d’aide réaliste, cette priorité ne se traduit ni en sécurité ni en droits. Il est urgent d’augmenter le parc de logements sociaux et d’orienter les politiques vers un frein à la spéculation et non vers sa promotion.