Summary
L’épouse a intenté l’action devant la Haute Cour pour obtenir une décision concernant la répartition des fonds provenant de la vente demandée de ce qui, selon elle, était un bien matrimonial conjoint. Le mari s’est opposé à la vente, affirmant qu’il était l’unique propriétaire, car c’était son nom qui était inscrit au registre, et déclarant que l’épouse n’avait pas contribué financièrement au remboursement du prêt obtenu pour l’achat du terrain ou la construction de la maison.
La cour s’est appuyée sur la Loi relative aux biens matrimoniaux (Matrimonial Property Act – MPA) no 49 de 2013, qui définit les biens matrimoniaux comme étant : 1) le domicile conjugal ou les domiciles conjugaux ; 2) les effets mobiliers se trouvant dans le domicile conjugal ou les domiciles conjugaux, et 3) tout bien meuble ou immeuble détenu ou acquis conjointement dans le cadre du mariage. La MPA prévoit également les modalités du partage des biens matrimoniaux après dissolution d’un mariage, stipulant particulièrement que cela devrait revenir aux époux en fonction de la contribution de l’un ou l’autre à la question. La disposition de la MPA représentait en soi un changement par rapport aux normes juridiques kenyanes traditionnelles, selon lesquelles les femmes ne pouvaient posséder aucun bien dans le cadre matrimonial. En ce qui concerne les biens, cette disposition progressiste signifiait que chaque partie à un mariage a un droit de possession des biens matrimoniaux qui est fondé sur la contribution de chacune à leur acquisition et ne dépend pas du fait que les biens sont inscrits au nom d’un des conjoints plutôt qu’à celui de l’autre.
La cour a statué que, même si les biens étaient inscrits au nom du mari, ils ne lui appartenaient pas à lui seul. La cour a reconnu les contributions non monétaires apportées par l’épouse au foyer, notamment sur le plan de l’économie domestique et familiale, de l’éducation des enfants et du travail hors du foyer. L’épouse avait contribué matériellement à l’achat du terrain et à la construction ultérieure du domicile conjugal, indépendamment du fait que la maison soit terminée ou inscrite au registre uniquement au nom du mari. L’épouse pouvait donc demander réparation. La cour a également conclu qu’un tribunal doit examiner les contributions matérielles ou financières corporelles et incorporelles dans la dissolution d’un mariage, auxquelles on a pendant longtemps accordé peu de valeur, voire aucune.