Du 23 au 27 octobre, une délégation du Réseau-DESC a participé aux négociations d’un traité visant à lutter contre les violations des droits humains commises par les entreprises. Ces négociations ont eu lieu pour la neuvième année consécutive au Conseil des droits humains à Genève. Le processus, qui a connu des moments d’incertitude au cours d’une semaine difficile, a persévéré grâce à la détermination de certains États du Sud, en particulier ceux du groupe africain et certains États d’Amérique latine, ainsi qu’aux efforts concertés de la société civile.
Depuis son lancement, ce processus, initié par la résolution 26/9, a reçu un soutien important de la part des États du Sud, ainsi que des mouvements sociaux, des communautés affectées par les activités des entreprises, des groupes féministes et des peuples autochtones.
Mary Kambo, de la Commission des droits de l’homme du Kenya, a souligné le rôle central de la société civile en déclarant : “Il s’agit d’un processus très important. Si la société civile n’était pas présente, le comportement des États, en particulier ceux qui sont contrôlés par des entreprises, ainsi que celui du président actuel, qui peut être facilement influencé par des États et des entreprises puissants, serait différent. La présence de la société civile dans la salle change la donne, car tout le monde sait maintenant que quelqu’un surveille.
En outre, la présence de lobbies et d’associations d’entreprises, tels que l’Organisation internationale des employeurs (OIE), la Chambre de commerce internationale (CCI) et le Conseil des États-Unis pour le commerce international (USCIB), a été décrite comme “le sujet tabou” (“elephant in the room” en anglais) par le Réseau-DESC. Ces groupes ont joué un rôle en influençant le processus et les États des pays du Nord, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, dans leurs efforts pour diluer et bloquer les dispositions clés relatives à la responsabilité juridique des entreprises, à l’obligation de rendre des comptes et à l’obligation extraterritoriale des États de traduire en justice les entreprises responsables de violations et d’abus.