En faveur à la campagne pour la ratification de PF-PIDESC à MERCOSUR

En faveur à la campagne pour la ratification de PF-PIDESC à MERCOSUR[1]

La coalition des ONG pour le protocole facultatif au Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels (PF- PIDESC) s'est rendue à la XXVème réunion des hautes autorités des droits de l'homme de MERCOSUR (RAADDHH) les 20 et 21 novembre 2014 à Buenos Aires, en Argentine. Cette réunion de haut niveau a lieu deux fois par an et rassemble les ministres et les autorités des droits de l'homme du bloc régional d'Amérique du Sud, ainsi que d'autres acteurs pertinents tels que des organisations de la société civile et des organisations intergouvernementales.

La coalition des ONG représentée par le coordinateur de sa campagne, Ivahanna Larrosa, et quelques-uns de ses membres locaux, y compris CELS et AIAR, était présente pour promouvoir la ratification de PF- PIDESC lors de conversations avec les représentants des pays directement et par le biais d'échanges stratégiques avec les membres et les alliés.  Pendant le temps alloué aux représentants de la société civile  pour parler, la Coalition des ONG pour  PF- PIDESC a pris la parole afin de reconnaitre les avancées régionales en ce qui concerne le renforcement de l'accès à la justice pour les violations des droits économiques, sociaux et culturels (DESC), insistant sur les six pays homologués de l'Amérique du Sud à l'Amérique centrale. La Coalition a aussi appelé le Brésil, le Chili, la Colombie, le Paraguay, le Pérou, le Venezuela et le Suriname, à accélérer le processus national de ratification de PF- PIDESC. Ils sont tous signataires de PIDESC.

Beaucoup de pays représentants ont assisté au RAADDHH tels que l’Argentine, le Brésil, la Bolivie, le Chili,  la Colombie,  l’Équateur, le Paraguay, le Suriname, l’Uruguay et le Venezuela ont assisté au RAADDHH. De plus, des représentants de la commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), le haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés – (UNHCR), et le bureau du haut commissariat aux droits de l'homme (OHCHR), le bureau régional du sud et le président du G77, ont fait des remarques lors de la séance plénière du vendredi 21 Novembre.

Les membres de MERCOSUR et les pays associés ont informé l'assemblée plénière des avancées et du travail en cours sur les droits de l'homme dans chaque pays et région et ont aussi mis en avant les défis auxquels ils sont confrontés.  Tous les états ont réaffirmé leur engagement de respecter, protéger et remplir leurs obligations quant aux droits de l'homme et ils ont insisté sur le fait que les leaderships régionaux doivent faire avancer les problèmes relatifs  aux droits humains dans un contexte international.
Le Paraguay, par exemple, a expliqué que le pays, dans son nouveau rôle de membre du conseil des droits de l'homme, déploie des efforts pour satisfaire ses obligations quant aux droits de l'homme. La Bolivie et le Pérou ont mis l'accent sur le fait que la région a contribué à la définition des droits humains en incorporant, par exemple, le concept indigène de “buen vivir.”[2] L'Argentine, qui présidait la réunion de haut niveau, a insisté sur les démarches mises en place dans la région pour faire appliquer les droits économiques, sociaux et culturels (DESC). Les pays soulignent en particulier le travail fait par l'Institut des Politiques Publiques en matière des droits de l'homme, dirigé par Victor Abramovich, et accueillent le développement des indicateurs de DESC. L'Argentine a aussi insisté sur les obligations de tous les états sous traités internationaux et régionaux et  les a appelés à continuer de faire progresser les droits de l'homme.

Le secrétaire exécutif de CIDH, Emilio Alvarez Icaza, et le commissaire Paulo Vannuchi, chargé de l'unité de DESC, ont encouragé l'assemblée plénière à demander plus de support de la part des États afin d’entièrement instaurer le pratique du rapport de DESC dans le système interaméricain.

L'ambassadeur Sacha Llorenti, President du G77, a insisté sur le rôle-clé de la région et du G77 au niveau international pour s’associer et pour favoriser la compréhension sur la façon dont l'architecture économique internationale a un impact sur les droits humains. En ce sens, il a pris note des résolutions de l’ONU, remettant en question le statut quo et mettant en avant  les problèmes de “fonds vautours” et de la restructuration de la dette souveraine, aussi bien que le renforcement de l’imputabilité des droits humains pour les corporations.

Le 20 Novembre, lors de la célébration du 25ème anniversaire de la convention de l’ONU sur le droit de l’enfant, le groupe de travail RAADDHH sur les droits des enfants, avec les représentants des États,  ont rendu hommage à Mme Estela Barnes de Carlotto, présidente des Grands-mères de la place de mai, pour sa contribution aux droits de l’enfant.

 


[1]  MERCOSUR (Mercado Común del Sur) est un bloc subrégional composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay, de la Bolivie  (en passe de devenir un membre à part entière) et du Venezuela. Les pays qui s’y associent dans le processus de ratification sont le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Guyane et le Suriname.


[2] Buen Vivir est une expression espagnole utilisée en  Amérique Latine pour décrire des alternatives au développement qui se centrent sur des éléments collectifs et individuels d’une vie bonne et durable au sens large du terme. Les mouvements sociaux utilisent activement cette expression qui est devenue populaire dans certains programmes gouvernementaux et est même incluse dans la constitution de l’Équateur ou de la Bolivie. 

 

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