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Lundi, Octobre 21, 2024
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© 2024 Ayu Maulani

Le 28 juillet 2022, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu un droit humain novateur: le droit à un environnement propre, sain et durable. Cette décision monumentale marque une victoire pour les activistes des droits de l’homme et de l’environnement à travers le monde, mais le véritable défi réside dans sa mise en œuvre.

En septembre dernier, le Groupe de travail Environnement et DESC du Réseau-DESC a publié ce rapport qui analyse l’histoire du droit à un environnement sain, son importance pour les communautés en première ligne de la crise climatique, les principes fondamentaux et les obligations étatiques qui doivent guider sa mise en œuvre, ainsi que les luttes collectives que les membres du Réseau-DESC défendent aux niveaux national, régional et international en rapport avec ce droit.

Pendant des décennies, la crise climatique a eu un impact disproportionné sur les communautés marginalisées, en particulier les peuples autochtones, les femmes et les activistes de base, dont beaucoup sont confrontés à la dégradation environnementale et à la violence alimentée par l’extractivisme et les politiques néolibérales. Dans ce blog, nous explorerons les points saillants du document pour comprendre pourquoi le droit à un environnement sain est vital, comment il peut être réalisé et quelles sont les revendications collectives nécessaires pour créer un changement systémique.

Si vous êtes intéressé à approfondir les détails et le contexte historique de ce droit, lisez le rapport complet ici.

Pourquoi ce droit est-il important ?

La reconnaissance mondiale du droit à un environnement sain est le résultat d’une défense persistante de la part des groupes de la société civile, des gouvernements progressistes et des communautés en première ligne, qui continuent de résister aux intérêts puissants. L’importance de ce droit va au-delà de la protection de l’environnement : il s’agit de justice pour ceux qui ont souffert des actions d’exploitation des entreprises et des gouvernements qui privilégient les profits au détriment des personnes.

De la forêt amazonienne aux déserts de Jordanie, des zones rurales de la Colombie aux peuples Ogiek au Kenya, les communautés du monde entier affirment depuis longtemps qu’un environnement sain est essentiel à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels. Sans un environnement durable, d’autres droits fondamentaux tels que l’accès à la nourriture, à l’eau potable, à la santé et même à la vie sont menacés.

Que signifie ce droit pour les communautés en première ligne ?

Pour les peuples autochtones, le droit à un environnement sain est directement lié à leur identité culturelle, leurs terres et leurs modes de vie traditionnels. La réalisation de leur droit à un environnement sain contribue à garantir leur droit à l’autodétermination et protège leurs territoires contre des projets nuisibles. De même, pour les mouvements féministes de base et les mouvements de femmes, ce droit est crucial pour aborder les inégalités de genre intégrées dans les politiques climatiques et environnementales. Les femmes, souvent gardiennes de la terre, subissent les pires conséquences de la destruction environnementale.

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© 2024 Ayu Maulani

Principes clés pour mettre en œuvre ce droit

La mise en œuvre du droit à un environnement sain doit refléter à la fois des éléments procéduraux et substantiels. Voici quelques principes directeurs :

  • Équité de genre : Les politiques environnementales doivent reconnaître le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique et veiller à ce que leurs voix soient au centre des décisions.
  • Justice intergénérationnelle : Les générations actuelles ont la responsabilité de protéger l’environnement pour les générations futures.
  • Responsabilité des pollueurs mondiaux : Les pays riches et les entreprises responsables de la majeure partie des dégâts environnementaux doivent être tenus responsables et payer leur juste part pour parvenir à la justice climatique.
  • Participation communautaire : Les politiques et processus décisionnels liés au climat doivent permettre aux communautés en première ligne de participer de manière significative aux décisions affectant leur environnement, en veillant à ce que les politiques reflètent leurs besoins et réalités.

Ces principes sont discutés en détail dans le rapport de politique, fournissant une base solide pour comprendre les obligations des États et le rôle de la société civile.

Revendications collectives pour le changement

Pour garantir une mise en œuvre significative de ce droit, les mouvements de base et les groupes de la société civile ont présenté plusieurs revendications politiques :

  • Responsabiliser les pollueurs : Les entreprises, en particulier dans l’industrie des combustibles fossiles, doivent cesser leurs pratiques commerciales destructrices, et les pays doivent rejeter les fausses solutions climatiques qui ne traitent pas les causes profondes de la crise climatique.
  • Protéger les défenseurs des droits humains et de l’environnement : Chaque année, des centaines de défenseurs de l’environnement sont assassinés et criminalisés pour leur activisme. Les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour protéger ceux qui sont en première ligne de la justice environnementale.
  • Promouvoir la souveraineté alimentaire et la biodiversité : Les pratiques agroécologiques qui mettent l’accent sur la souveraineté alimentaire et la durabilité environnementale doivent remplacer les modèles agricoles industriels destructeurs.
  • Garantir le financement climatique : Le flux de ressources financières des pays riches vers les pays du Sud doit être adéquat, équitable et responsable. Il doit parvenir directement à ceux qui en ont le plus besoin : les communautés en première ligne de la dévastation climatique.

La voie à suivre

Bien que le droit à un environnement propre, sain et durable soit désormais reconnu mondialement, sa pleine réalisation dépend d’une action transformatrice. Les gouvernements, les entreprises et les institutions internationales doivent abandonner les modèles de développement exploitants et créer un espace pour des solutions dirigées par les communautés et centrées sur les peuples. La justice environnementale ne peut exister sans aborder les inégalités historiques, la responsabilité des entreprises et sans mettre au centre les voix de ceux qui sont les plus touchés par la crise climatique.

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