Summary
L’affaire a été initialement déposée devant la Haute Cour de Nairobi par POM en 2013, après la fin d’une cohabitation de 25 ans avec MNK. Après la séparation, POM a allégué qu’il avait été expulsé du domicile et a invoqué l’article 17 de la loi sur les biens des femmes mariées (Married Women’s Property Act – MWPA) pour demander le partage des biens matrimoniaux. POM a affirmé que leur cohabitation avait abouti à l’achat d’un bien matrimonial qui n’avait été enregistré qu’au nom de MNK en raison d’un conflit avec la tribu Kikuyu, qui ne voulait pas que la vente se fasse au profit de POM. La Haute Cour a rejeté l’action en justice et a estimé que la présomption de mariage n’était pas applicable dans ces circonstances, puisque MNK était déjà mariée à une autre personne. En l’absence de mariage, POM ne pouvait se prévaloir des dispositions de la MWPA.
La Cour d’appel a ensuite estimé que la Haute Cour avait commis une erreur en constatant l’existence d’un mariage antérieur et a ordonné que les biens matrimoniaux en question soient divisés en deux moitiés égales. MNK a alors formé un pourvoi devant la Cour suprême, où elle a fait valoir que les parties à un mariage doivent avoir la capacité de contracter un mariage, ce qui n’était pas le cas puisqu’elle avait déjà contracté un mariage et qu’elle avait des enfants. MNK a également fait valoir qu’une relation à long terme n’était pas un mariage et qu’elle était la seule à avoir contribué aux biens en question.
La Cour suprême a tranché deux questions essentielles. Tout d’abord, la MWPA était applicable parce qu’elle n’entrait pas dans les détails de la genèse du mariage ou de la manière dont il avait été contracté. La Cour a donc estimé que les parties à une union non reconnue par la loi pouvaient intenter une telle action. La seconde exigeait de la cour de déterminer le statut juridique de la relation. La Cour n’était pas d’accord avec POM pour dire que la longue cohabitation équivalait à un mariage, mais elle a également déterminé qu’il ne s’agissait pas d’un cas où un tribunal pouvait présumer à juste titre qu’il s’agissait d’un mariage. La Cour a précisé les paramètres stricts permettant de présumer l’existence d’un mariage, notamment la durée de la cohabitation, l’intention de se marier, la capacité juridique et le droit de se marier, ainsi que le consentement. Étant donné que MNK a été mariée à KM, la partie externe, jusqu’à son décès en 2011, le tribunal a estimé que MNK n’avait pas la capacité de se marier et que la doctrine de la présomption de mariage n’était donc pas applicable. Il a ensuite quantifié l’intérêt bénéficiaire des parties sur la base de la contribution financière directe au bien litigieux, tout en reconnaissant d’autres formes de contribution non monétaire, comme dans l’affaire MW c. AN. Outre la décision juridique, la Cour a demandé au législateur d’élaborer un cadre législatif et une loi pour traiter ces relations à long terme à l’avenir.