Le mois dernier, lors de la rencontre des mouvements sociaux et des organisations à New-York, les activistes et les militants ont fait part de leurs préoccupations croissantes quant à la mainmise des entreprises sur la gouvernance mondiale. Cet événement a été organisé par les mouvements sociaux en parallèle du Sommet de l’avenir des Nations-Unies, qui s’est tenu du 21 au 23 septembre. Une question cruciale a résonné tout au long des quatre jours de la rencontre : les gens ou le profit?
L’objectif de l’événement était de proposer des solutions transformatrices aux principaux problèmes mondiaux et de remettre en question l’« ONU 2.0 » du secrétaire général des Nations-Unies, qui attribue un rôle plus important aux sociétés transnationales, au multistakeholderisme (multipartisme) et à la « gouvernance en réseau ».
« Nous conférons une sorte de « halo » aux sociétés transnationales, en particulier aux sociétés numériques, pour relever nos défis fondamentaux, dans des domaines essentiels tels que l’universalisation de l’éducation, quelles que soient les conséquences pour l’inclusion ou l’inégalité », a déclaré Anita Gurumurthy, membre fondatrice et directrice exécutive de IT for Change (l’Informatique au profit du changement). « En confiant les infrastructures sociales à ces entités, nous cédons le contrôle que nous avons en tant que personnes sur le domaine public. La question n’est pas celle de la capacité, mais celle de la responsabilité et de la valeur que nous accordons aux personnes ou au profit. Les gens ou le profit ? »
Les membres de Habitat International Coalition (HIC, ou Coalition internationale pour l’habitat), People’s Health Movement (PHM, ou Mouvement populaire pour la santé), FIAN International et Corporate Accountability, qui font notamment partie du Peoples Working Group on Multistakeholderism (Groupe de travail populaire sur le multipartisme) et du Corporate Accountability Working Group (Groupe de travail sur la responsabilité des entreprises), ont activement participé aux préparatifs du Sommet de l’avenir. Ils ont contribué aux appels à contribution pour le Pacte pour l’avenir, un document négocié au niveau intergouvernemental, orienté vers l’action, qui a le « potentiel de promouvoir un système multilatéral qui reflète les réalités d’aujourd’hui et qui répond aux besoins de tous, partout », selon les Nations-Unies. Les membres ont également participé à des consultations et se sont joints à la Conférence de la société civile qui s’est tenue en mai 2024 à Nairobi et qui visait à mobiliser les contributions des acteurs non étatiques au Pacte.