Bretton Woods Project soulève l’incohérence dans l’application de la politique de la Banque mondiale sur les peuples autochtones au Kenya

Bretton Woods Project, organisation membre du Réseau-DESC, a publié un article dans le Bretton Woods Observer appelé Lessons from Kenya: Why the World Bank must apply the Indigenous Peoples Policy consistently (disponible en anglais). En puisant dans le travail d’une autre organisation membre du Réseau-DESC, le Narasha Community Development Group, l’article soulève le déni des droits de l’homme des membres de la communauté maasaï au Kenya, y compris les droits de représentation, de décision et de propriété foncière.

En 2010, la Banque mondiale a approuvé un prêt de $330 millions pour le Kenya Electricity Expansion Program, à cause duquel 1.000 personnes (surtout des Maasaï autochtones) ont été directement déplacées et 2.000 personnes ont été indirectement affectées. En réponse au processus de réinstallation assailli de problèmes, les membres de la communauté maasaï ont déposé une plainte auprès du Panel d’inspection de la Banque mondiale (IPN) à propos de la taille totale, l’usage agricole et les revendications des terres assignées au relogement. L’IPN a énoncé dans son rapport d’enquête que, malgré le fait que les communautés maasaï répondent aux exigences nécessaires pour bénéficier des protections essentielles en vertu de la politique de la Banque mondiale sur les peoples autochtones, la Banque n’a pas appliqué cette politique. De ce fait, la communauté n’a pas été impliquée et leur consentement libre, préalable et informé n’a pas été obtenu. D’après les conclusions de l’IPN, la réinstallation était culturellement incompatible et les moyens de subsistance des personnes réinstallées n’ont pas été rétablis.

Les implications de cette affaire ne sont pas pertinentes que pour le Kenya. Alors que la Banque mondiale finalise son nouveau Cadre environnemental et social, qui remplacera les protections actuelles concernant les peuples autochtones et la réinstallation, de nombreuses organisations membres du Réseau-DESC se sont jointes à Bretton Woods Project en affirmant qu’il est crucial que le nouveau cadre défende les droits des communautés autochtones comme les Maasaï. Elles avancent en outre que les préoccupations exprimées par les communautés autochtones quant aux projets de la Banque mondiale doivent être abordées et que la politique sur les peuples autochtones doit s’appliquer à ce projet. Sans la reconnaissance des Maasaï comme des peuples autochtones, leurs droits et mode de vie continueront à être minés.