Les prisons égyptiennes doivent respecter les besoins physiques et sanitaires des femmes dans les prisons.

Date de publication : 
Mardi, 12 mars 2019

 

L’ Initiative égyptienne pour les droits de l’individu (EIPR), a lancé une campagne appelant les autorités pénitentiaires égyptiennes à fournir gratuitement des serviettes hygiéniques aux femmes détenues. Cette campagne a débuté le 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

L’EIPR a organisé des entretiens avec cinq anciennes détenues incarcérées dans deux prisons différentes en Égypte. Ces entretiens ont mis en évidence comment l’absence des besoins physiques des femmes dans la loi se répercute sur leur vie quotidienne par rapport à leur situation économique et à leur santé.

Selon le communiqué de presse de l’EIPR, les détenues dépendent des personnes qui viennent les voir pour obtenir des serviettes hygiéniques à l’avance. Les détenues issues d’une classe économique plus défavorisée sont moins susceptibles d’avoir la visite de membres de leur famille pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Comme l’a expliqué une femme à l’EIPR, « de nombreuses détenues criminelles qui travaillent de manière informelle en prison - qui font du ménage, lavent du linge ou vendent des articles faits à la main à d’autres détenues, par exemple - peuvent à peine compter sur ce travail pour se procurer de la nourriture et encore moins des serviettes hygiéniques. Nous sommes donc habitués à ce qu’elles s’adressent à nous. Mais cette démarche est trop humiliante et difficile. Chaque femme devrait avoir le droit d’avoir ces serviettes essentielles à son fonctionnement corporel sans avoir à supplier d’autres détenues ».

Les serviettes peuvent se vendre dans les cantines des prisons. Cependant, selon l’EIPR, cette option crée un fardeau économique encore plus lourd pour les détenues désavantagées sur le plan socioéconomique. Les serviettes hygiéniques et autres articles de base sont généralement vendus dans les cantines pénitentiaires à des prix exorbitants.

L’EIPR a publié dans le passé un rapport intitulé « For Sale in the Prison Canteen » (En vente dans les cantines des prisons), qui montre comment les besoins les plus élémentaires des détenues, qui devraient être satisfaits par les autorités pénitentiaires conformément à la loi, sont vendus à prix fort pour accroître les bénéfices de la cantine.

La pénurie des serviettes hygiéniques dans les prisons signifie que de nombreuses détenues se sentent contraintes de porter leurs serviettes plus longtemps. Le port d’une serviette humide plus de six heures expose les femmes à des risques d’éruptions cutanées, d’infections des voies urinaires et d’infections vaginales. Dans le même temps, les établissements pénitentiaires n’ont pas suffisamment accès à de l’eau propre, à des salles de bains propres et à la lumière naturelle. L’EIPR exhorte donc les autorités pénitentiaires à améliorer les installations des prisons égyptiennes afin de respecter les droits sanitaires des détenues.

Les campagnes de l’EIPR appellent les autorités pénitentiaires égyptiennes à fournir gratuitement des serviettes hygiéniques aux détenues. L’initiative cherche également à déstigmatiser les menstruations et à présenter les produits sanitaires comme un besoin fondamental pour les femmes.

Pour en savoir plus sur cette campagne, consultez ici.

 

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