Des groupes de la société civile soumettent un rapport sur les impacts de la COVID au Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées

Date de publication : 
Vendredi, 10 juin 2022

En avril 2022, l’Initiative pour les droits des personnes handicapées du Human Rights Law Network, le Vidhi Centre for Legal Policy, l’Asociación Civil por la Igualdad y la Justicia et l’Association pour la Réintégration Sociale des Aveugles et Malvoyants du Burundi ont soumis un rapport au Rapporteur spécial des Nations Unies (ONU) sur les droits des personnes handicapées documentant une série de violations  liés à la pandémie de COVID-19.  Le rapport, qui a été coordonné par l’Initiative pour les droits des personnes handicapées du HRLN et de l’ESCR-Net, demande au rapporteur de fournir d’autres orientations techniques pertinentes et appelle les États membres de l’ONU à obtenir réparation.

La recherche a été éclairée par des échanges écrits et en ligne depuis la mi-2021 avec des organisations de personnes handicapées (OPD) en Argentine, au Bangladesh, au Burundi, en Colombie, en Dominique, en Équateur, en Haïti, en Inde, au Népal, au Pakistan, au Pérou, au Sri Lanka, à Saint-Kitts-et-Nevis, en Tanzanie, au Timor-Leste, à Trinité-et-Tobago, en Ouganda, au Venezuela et au Vietnam. Des recherches complémentaires ont été effectuées à leur tour pour fournir d’autres références sur les types de questions relatives aux droits de la personne soulevées par les OPD.

La soumission porte sur quatre sujets de préoccupation :

  1. des efforts inadéquats pour prioriser l’accès et assurer l’accessibilité pendant le déploiement des vaccins pour les personnes handicapées qui peuvent faire face à des risques plus élevés de résultats graves de la COVID;
  2. les incapacités à soutenir de manière adéquate les personnes handicapées qui peuvent être confrontées de manière disproportionnée à de graves préjudices indirects liés à la pandémie, y compris ceux liés aux confinements et à d’autres impacts socio-économiques, tels que ceux liés à la perte de moyens de subsistance, à l’insécurité du logement et à des mesures de protection sociale inaccessibles;
  3. l’inaccessibilité de certains services publics en raison de circonstances liées à la pandémie, comme les méthodes d’éducation en ligne ou à distance ou la fourniture d’informations sur la santé publique; et
  4. l’absence de données désagrégées nécessaires pour cartographier avec précision les impacts de la pandémie sur les personnes handicapées et éclairer les politiques qui respectent adéquatement les obligations en matière de droits de l’homme.

La soumission note que la pandémie a mis en évidence et exacerbé les problèmes préexistants de discrimination structurelle à laquelle les personnes handicapées sont confrontées dans le monde entier. Comme l’a déjà déclaré le Rapporteur, de nombreuses réponses à la [1]crise de santé publique ont sapé le paradigme centré sur les droits de l’homme sur le handicap. Deux ans après le début de la pandémie, le rapport cherche à contribuer à la responsabilisation, à la réparation, à la prévention et à la non-répétition des violations des droits des personnes handicapées dans les crises de santé publique actuelles et futures.


[1] Quinn, Gérard, COVID-19 et Le handicap : une guerre de deux paradigmesdans COVID-19 et droits de l’homme (Éd. Kjaerum, Davis, et Lyon), 2021.