Summary
Le statut de réfugié de M. Ayubi lui donnait droit à un titre de séjour de trois ans et lui permettait de demander une aide de l’État. En vertu du droit autrichien, le statut de séjour temporaire de M. Ayubi ne lui permettait de recevoir que le montant minimal de prestations, et l’autorité administrative du district de Linz-Land lui a accordé une prestation de base et une majoration provisoire.
La législation autrichienne en matière d’assistance publique réformée en 2015 stipulait que les réfugiés ayant un droit de séjour temporaire devaient se voir accorder le même traitement que les bénéficiaires du « statut conféré par la protection subsidiaire » (ressortissants de pays tiers qui nécessitent une protection contre de graves préjudices mais n’ont pas droit au statut de réfugié). Les deux groupes ne pouvaient bénéficier que d’une prestation de base et d’une majoration provisoire. Le montant de cette aide était inférieur à celui de la « la garantie de ressources minimales pour assurer la couverture des besoins » offerte aux réfugiés bénéficiant d’un droit de séjour permanent et autres résident-e-s permanent-e-s (ex. les citoyen-ne-s).
La Cour a signalé que la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés stipule que les réfugiés et les nationaux devraient bénéficier du même traitement en matière d’assistance publique. Elle a tenu compte de cette disposition dans son interprétation de l’article 29 de la Directive 2011/95 du droit de l’UE, qui exige que les États membres qui accordent à une personne une protection telle que le statut de réfugié lui accorde aussi la même assistance sociale que celle prévue pour leurs citoyens. Cette directive permet uniquement aux États de limiter aux « prestations essentielles » l’assistance sociale accordée aux bénéficiaires du statut conféré par la protection subsidiaire (et même là, seulement au même niveau et dans les mêmes conditions d’accès que ceux applicables à leurs propres ressortissants).
La Cour a signalé que les réfugiés nouvellement arrivés pourraient être dans une situation plus précaire, et que le fait de limiter leurs prestations ne saurait atténuer leurs difficultés. De plus, elle a mis en doute l’affirmation du gouvernement selon laquelle d’autres formes de prestations, comme le logement, viendrait effectivement compenser la réduction de l’assistance sociale.