Summary
Les deux affaires concernaient la validité constitutionnelle de l’article 7(3) de la loi sud-africaine sur le divorce de 1979, qui prévoyait que « lorsque des époux mariés sans communauté de biens divorcent, le tribunal du divorce peut ordonner en équité que les biens de l’un des époux soient transférés à l’autre » par le biais d’une ordonnance de redistribution. La question clé ici est que pour les mariages civils ordinaires, ce recours n’est possible que pour les parties qui se sont mariées avant le 1er novembre 1984. Dans les deux cas, l’épouse a introduit un recours constitutionnel devant la Haute Cour d’Afrique du Sud, division Gauteng, Pretoria, qui a prononcé une déclaration d’invalidité constitutionnelle.
La loi sur les biens matrimoniaux est entrée en vigueur le 1er novembre 1984, établissant un système de « comptabilisation » pour les mariages qui délègue la manière dont les biens peuvent ou non être transférés aux parties en cas de séparation ou de décès. Afin de déterminer si l’ordonnance de partage était juste et équitable, la loi stipule qu’un conjoint doit prouver au tribunal que « la partie en faveur de laquelle l’ordonnance est rendue contribue directement ou indirectement au maintien ou à l’augmentation du patrimoine de l’autre partie pendant l’existence du mariage, soit par la prestation de services, soit par l’économie de dépenses qui auraient autrement été engagées, soit par toute autre manière ». Ainsi, la loi ne s’applique qu’aux mariages conclus avant le 1er novembre 1984. Auparavant, la Loi sur le divorce permettait toujours à un conjoint « plus riche » marié sans avoir de biens de transmettre ses biens à l’autre conjoint. Cette décision signifie que le bassin de conjoints qui peuvent faire une telle demande s’est élargi.
Dans les deux affaires, la Cour constitutionnelle a jugé que l’article 7(3) de la loi sur le divorce de 1979 était inconstitutionnel et que les conjoints indigents avaient droit à une protection financière après la dissolution de leur mariage. Dans l’affaire EB c. ER, la Cour a confirmé la décision de la Haute Cour selon laquelle un mariage dissous par décès, par opposition à un divorce, était absent de la loi, de sorte qu’il créait une différence pour les conjoints : ces conjoints ne bénéficieraient d’un recours en redistribution que si le mariage est dissous par divorce et non par décès. La Cour a jugé cette discrimination injuste et donc inconstitutionnelle. Dans l’affaire KG c. Ministre de l’Intérieur et autres, la Cour a également confirmé la décision de la Haute Cour selon laquelle l’article 7(3) était inconstitutionnel parce qu’il ne s’appliquait qu’aux mariages antérieurs au 1er novembre 1984, date à laquelle il aurait dû s’appliquer quelle que soit la date du mariage.