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Mardi, Octobre 10, 2023
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Nature of the Case

Les deux affaires concernaient la validité constitutionnelle de la section 7(3) de la loi sur le divorce de 1979, qui prévoyait des protections financières différentes en cas de dissolution de différents types de mariages en Afrique du Sud. Dans chaque affaire, l’épouse qui a introduit le recours constitutionnel était la requérante dans une procédure de divorce devant la Haute Cour. Dans l’affaire EB (Born S) v. ER (Born B) N.O and Others, la Cour a statué sur l’absence de recours en redistribution des biens lorsque le mariage est rompu par la mort plutôt que par le divorce. Dans l’affaire KG c. Ministre de l’Intérieur et autres, la Cour a statué sur l’absence de recours en redistribution lorsque le mariage a été contracté le 1er novembre 1984 ou après cette date.

Summary

Les deux affaires concernaient la validité constitutionnelle de l’article 7(3) de la loi sud-africaine sur le divorce de 1979, qui prévoyait que « lorsque des époux mariés sans communauté de biens divorcent, le tribunal du divorce peut ordonner en équité que les biens de l’un des époux soient transférés à l’autre » par le biais d’une ordonnance de redistribution. La question clé ici est que pour les mariages civils ordinaires, ce recours n’est possible que pour les parties qui se sont mariées avant le 1er novembre 1984. Dans les deux cas, l’épouse a introduit un recours constitutionnel devant la Haute Cour d’Afrique du Sud, division Gauteng, Pretoria, qui a prononcé une déclaration d’invalidité constitutionnelle.

La loi sur les biens matrimoniaux est entrée en vigueur le 1er novembre 1984, établissant un système de « comptabilisation » pour les mariages qui délègue la manière dont les biens peuvent ou non être transférés aux parties en cas de séparation ou de décès. Afin de déterminer si l’ordonnance de partage était juste et équitable, la loi stipule qu’un conjoint doit prouver au tribunal que « la partie en faveur de laquelle l’ordonnance est rendue contribue directement ou indirectement au maintien ou à l’augmentation du patrimoine de l’autre partie pendant l’existence du mariage, soit par la prestation de services, soit par l’économie de dépenses qui auraient autrement été engagées, soit par toute autre manière ». Ainsi, la loi ne s’applique qu’aux mariages conclus avant le 1er novembre 1984. Auparavant, la Loi sur le divorce permettait toujours à un conjoint « plus riche » marié sans avoir de biens de transmettre ses biens à l’autre conjoint. Cette décision signifie que le bassin de conjoints qui peuvent faire une telle demande s’est élargi.

Dans les deux affaires, la Cour constitutionnelle a jugé que l’article 7(3) de la loi sur le divorce de 1979 était inconstitutionnel et que les conjoints indigents avaient droit à une protection financière après la dissolution de leur mariage. Dans l’affaire EB c. ER, la Cour a confirmé la décision de la Haute Cour selon laquelle un mariage dissous par décès, par opposition à un divorce, était absent de la loi, de sorte qu’il créait une différence pour les conjoints : ces conjoints ne bénéficieraient d’un recours en redistribution que si le mariage est dissous par divorce et non par décès. La Cour a jugé cette discrimination injuste et donc inconstitutionnelle. Dans l’affaire KG c. Ministre de l’Intérieur et autres, la Cour a également confirmé la décision de la Haute Cour selon laquelle l’article 7(3) était inconstitutionnel parce qu’il ne s’appliquait qu’aux mariages antérieurs au 1er novembre 1984, date à laquelle il aurait dû s’appliquer quelle que soit la date du mariage.

Enforcement of the Decision and Outcomes

En rendant sa décision en octobre 2023, la Cour constitutionnelle a suspendu l’ordonnance pour deux ans et a donné aux députés sud-africains un délai de deux ans pour 1) régler les problèmes de la loi sur le divorce conformément à la décision de la Cour, et 2) payer les deux femmes au cœur des affaires consolidées. Dans l’intervalle, la loi sur les biens matrimoniaux et l’article 7(3) de la loi sur le divorce s’appliqueront aux mariages dissous par décès, et une partie à un nouveau mariage en vertu de la loi KG pourra demander la même ordonnance de redistribution. En janvier 2024, le comité consultatif du projet 100E de la Commission sud-africaine de réforme du droit examinait également d’autres lois qui traitent des régimes de biens matrimoniaux afin de formuler des recommandations qui élargiraient encore les efforts de la Cour constitutionnelle.

Significance of the Case

L’affaire est importante car elle représente la décision de la Cour constitutionnelle ordonnant des modifications à la loi sur le divorce afin de rendre le processus de divorce plus respectueux de la répartition équitable des biens. La décision permettra aux tribunaux de prendre en compte l’intégralité des contributions d’un conjoint, à la fois financières et non financières, lors du partage des biens lors d’un divorce. Le jugement offre un soulagement financier et une assurance aux conjoints dont le mariage prend fin sans accumulation de biens, quelle que soit la date du mariage ou la nature de la séparation. En outre, le jugement bénéficiera aux conjoints dans les mariages musulmans hors communauté de biens sans accumulation, qui peuvent désormais demander une ordonnance de redistribution pour transférer les biens. La décision met en évidence les inégalités au sein du mariage et lors de la dissolution du mariage, en particulier lorsque le contrat de mariage ou la répartition des biens peuvent avoir été influencés par une dynamique de pouvoir familial.

Nous remercions particulièrement de ses contributions le membre du Réseau DESC : Program on Human Rights and the Global Economy at Northeastern University (PHRGE).