Summary
Asghar Leghari, agriculteur et avocat, a poursuivi le gouvernement pakistanais pour inaction face au changement climatique, affirmant que cette inaction, ce « retard et ce manque de sérieux » violaient les droits fondamentaux à la vie prévus par la Constitution, puisque le changement climatique constituait une menace sérieuse pour la sécurité de l'eau, de la nourriture et de l'énergie au Pakistan. En outre, Leghari a fait valoir que « les effets du changement climatique peuvent être traités par l'atténuation et l'adaptation ».
Les défendeurs ont affirmé que la contestation constitutionnelle était sans objet étant donné que le Pakistan avait mis en place des mesures d'adaptation. Cependant, la Cour a rejeté ces arguments, estimant que les défendeurs « n'ont pas pu démontrer de manière satisfaisante que les mesures d'adaptation énumérées dans le Cadre pakistanais pour la mise en œuvre de la politique en matière de changement climatique étaient sérieusement en cours ». Au contraire, le tribunal a estimé que le cadre était un document évolutif, susceptible d'être modifié, car le Pakistan continue d'approfondir sa compréhension de l'ampleur de l'impact du changement climatique sur le pays.
La Cour a souligné la nature précaire du Pakistan en matière de changement climatique. Elle a estimé que le changement climatique représente un « défi majeur de notre époque ». Elle a également reconnu que le Pakistan est spécifiquement confronté à ses effets par le biais de « fortes inondations et de sécheresses », qui déstabilisent la sécurité hydrique et alimentaire.
La Cour a trouvé dans les droits fondamentaux prévus par la Constitution le pouvoir de protéger le peuple pakistanais des ravages du changement climatique, énonçant que « l'environnement et ses protections ont pris une place centrale dans le schéma des droits constitutionnels ».
En outre, la Cour a estimé que la Constitution devait être interprétée ou « façonnée » pour « répondre aux besoins du changement climatique » en tant que phénomène « urgent et accablant ». La Cour a trouvé la « boîte à outils » pour y répondre en interprétant le droit à la vie, le droit à la dignité humaine, le droit à la propriété et le droit à l'information dans la Constitution pakistanaise, parallèlement aux valeurs constitutionnelles de justice politique, économique et sociale.
Compte tenu du poids que les droits fondamentaux confèrent aux protections environnementales, la Cour a estimé que la « léthargie et le retard » du gouvernement pakistanais dans la lutte contre le changement climatique violaient la Constitution.