Guatemala: Garantir un procès équitable pour les dirigeants communautaires et des défenseurs des droits de l'homme détenus

Date de publication : 
Mercredi, 19 août 2015

Le 19 août le Réseau-DESC a envoyé une lettre au gouvernement du Guatemala. La lettre ci jointe est une proposition de réponse au gouvernement de Guatemala auquel le réseau DESC a envoyé une lettre le 23 mars 2015 afin d'exprimer sa  préoccupation en ce qui concerne la criminalisation des leaders communautaires et défenseurs des droits humains résidents dans le nord du département de Huehuetenango, au Guatemala. Le 27 mai, nous avons reçu une réponse du gouvernement de Guatemala dans laquelle il est mentionné que les charges contre les trois individus nommés dans notre lettre précédente ont été trouvés et qu'aucunes violations des droits humains n'a eu lieu.

La nouvelle lettre proposée réitère l'inquiétude du Réseau-DESC à propos de la criminalisation et l'harassement légal dans les cas impliquant les leaders indigènes qui ont exprimé leur opposition face aux projets d’exploitation des ressources naturelles sur leur territoire. Elle souligne le fait que 9  prisonniers politique ont été arrêté cette année dans la région de Huehuetenango,  huit autres leaders  ont été prisonniers politiques en 2012 à cause de charges présentées contre eux, et  l’existence d’au moins 21 mandats d’arrêt d’autres leaders communautaires qui ont participé à des actions légales de mobilisation sociale contre les projets mentionnés ci-dessus. La lettre considère la gravité des charges contre les défenseurs des droits humains et questionne la fréquence des détentions arbitraires contre eux soulignant l'importance de l'impartialité et l'indépendance du système judiciaire.

 Le Réseau-DESC appelle le gouvernement du Guatemala à :

  1. Garantir un procès équitable aux dirigeants communautaires qui sont détenus ou confrontés à des charges criminelles,  garantissant ainsi une procédure régulière telle qu’établie dans les lois guatémaltèques et les normes internationales ; 
  2. Arrêter la criminalisation des défenseurs des droits humains de San Mateo Ixtatan, Barillas, Santa Eulalia, en lien avec leurs activités de promotion et protection des droits humains des communautés autochtones du Guatemala;
  3. Fournir une protection aux défenseurs des droits humains, des leaders communautaires et autres contre la violation de leurs droits par des acteurs non étatiques, y compris contre le harcèlement, l’intimidation, les menaces et les actes de violence et prendre des mesures pour que ces acteurs rendent compte de ces violations ;
  4. Mettre fin à la militarisation des territoires mayas de Huehuetenango, et plus particulièrement des municipalités de San Mateo Ixtatan, Barillas, Santa Eulalia, et prendre des mesures immédiates pour le retrait de la police et des membres de l’armée, qui occupent actuellement des zones résidentielles ;
  5. Respecter les droits des peuples autochtones du Guatemala en accord avec les obligations internationales de l’État en matière de droits humain, dont le droit à  la consultation et au consentement préalable donné librement et en connaissance de cause concernant n’importe quel projet qui pourrait affecter les territoires ancestraux et le mode de vie des peuples autochtones.

S'il vous plaît télécharger la lettre ici.