Nepal: respecter les droits des communautés touchées par le projet de la Banque mondiale

Le 10 Août, le Reseau-DESC envoyé une lettre à le gouvernement du Népal afin d’exprimer le profonde préoccupation concernant les menaces de violations mais aussi les violations qui nous ont été signalées en lien avec le projet de ligne électrique de 220 kV de Khimti-Dhalkebar (projet) financé par la Banque Mondiale, dans le district de Sindhuli, et intervenant sur les terres des peuples autochtones.

Depuis plus d’une décennie, les personnes affectées par les projets locaux, dont environ la moitié sont des autochtones, n’ont cessé de manifester leurs préoccupations concernant les impacts du projet sur les droits humains et sur l’environnement.  Cela comprend des préoccupations concernant: l’appropriation des terres sans compensation adéquate ou sans relogement; les

impacts néfastes sur les moyens d’existence pour la population locale dont la dévaluation des terres, la perte d’opportunités économiques et l’ingérence dans les activités agricoles; les impacts environnementaux; les impacts sanitaires; et les incidences sur les sites historiques, culturels, religieux et sacrés.

La lettre a également allégué que ces communautés affectées par le projet ont été soumises et continuent d’être confrontées à une violence, une intimidation et une coercition de la part de l’État suite à des manifestations pacifiques. Ces menaces auraient pris place dans un contexte général d’absence de transparence et de consultation véritable des communautés concernées, ce qui est pourtant nécessaires à la résolution de ce différend. 

La lettre collectivement exhorte le gouvernement du Népal à:

  1. Prendre des mesures immédiates pour faire cesser l’usage disproportionné de la force et  les intimidations continues de la part des autorités népalaises - ce qui inclut mais ne se limite pas au CDO, à la police, et aux forces armées de police - contre les communautés affectées, autochtones et locales, ayant entrepris des manifestations pacifiques, et de retirer toute force de police armée de la zone affectée par le projet;
  2. Entreprendre une enquête sur les allégations de suppression répétée des dissensions par le recours à la force, à l’intimidation et la coercition de la part des autorités népalaises contre les communautés indigènes et locales se livrant à des manifestations pacifiques, et assurer un recours approprié pour toute violation des droits humains; 
  3. Prendre des mesures appropriées pour s’assurer que les préoccupations des communautés et leur participation aient une influence sur la conception du projet et sur la prévention et la réduction de tout impact négatif qui y est associé, y compris au travers de la mise en oeuvre d’un processus de dialogue ouvert,  transparent et en lien avec le projet;
  4. Suspendre la construction du projet jusqu’à ce que les processus précédents aient été mis complètement en place et de manière efficace, et
  5. Prendre des mesures appropriées pour se conformer aux autres obligations relatives aux droits humains soulignées ci-dessus, et relevant, par ailleurs, de cette situation.

Lire la lettre complète ici.