Pakistan: libérer Saeed Baloch, défenseur des droits humains

Date de publication : 
Jeudi, 21 janvier 2016

Le 21 Janvier, le Réseau-DESC a envoyé une lettre au gouvernement du Pakistan pour exprimer son inquiétude à propos de la récente arrestation de Saeed Baloch, défenseur des droits humains, leader des pêcheurs et membre du Conseil du Réseau-DESC.

La lettre a exprimé l'appréciation collective des membres du Réseau-DESC pour les contributions faites par M. Baloch dans la promotion et la défense des droits humains, à la fois au Pakistan et dans le monde.

D'après les informations reçues, M. Baloch a été arrêté le samedi 16 janvier 2016 et placé en détention par les forces de sécurité paramilitaires appelées Rangers.  Il aurait été accusé d'avoir aidé financièrement une personne impliquée dans le crime organisé et d'avoir détourné des fonds destinés à la pêche. Bien qu'aucune preuve n'ait apparemment été apportée pour étayer les accusations portées contre lui, les vastes pouvoirs accordés aux Rangers dans la province de Sindh en vertu des vagues dispositions de la Loi antiterroriste font que M. Baloch peut être maintenu en détention jusqu'à trois mois sans être officiellement accusé d'aucun crime. 

La Réseau-DESC demande instamment au guvernament du Pakistan de :

  1. Ouvrir sans tarder une enquête indépendante sur les motifs des accusations portées contre M. Baloch et d'assurer sa libération immédiate et inconditionnelle, en l'absence de preuves crédibles permettant d'étayer lesdites accusations ;
  2. Si M. Baloch est maintenu en détention pour quelque durée que ce soit, prendre des mesures immédiates visant à assurer la protection de tous ses droits pendant la détention, dont, entre autres, celui de communiquer avec l'avocat de son choix ; 
  3. Garantir à la population du Pakistan la jouissance de tous les droits humains, dont le droit à la liberté d'expression et d'association, en assurant, entre autre, la conformité de la législation nationale avec les obligations internationales en matière de droits humains acceptées par le Pakistan ; 
  4. Agir d'urgence pour s'assurer que les mesures prises, ou les restrictions imposées, par le gouvernement ou ses agents en lien avec des opérations soi-disant antiterroristes soient prévues par la loi, nécessaires dans une société démocratique et proportionnées au but poursuivi ; et
  5. Veiller d'urgence à ce que les défenseurs des droits humains qui travaillent au Pakistan, dont, entre autres, ceux qui font valoir les droits sociaux, économiques, culturels et politiques des communautés de pêcheurs et la protection des ressources naturelles du Pakistan, jouissent, dans la pratique, de toutes les garanties qui leur sont données par les normes du droit international relatif aux droits humains.

S'il vous plaît lire la lettre ici.