Réunion régionale au Liban pour faire progresser les DESC des femmes au Moyen-orient et en Afrique du Nord

Date de publication : 
Mardi, 27 septembre 2016

Le  Groupe de travail des femmes et des DESC, en partenariat avec le membre du Réseau-DESC ANND (Arab NGO Network for Development) a organisé un atelier pour la progression des droits économiques, sociaux et culturels, à Beyrouth, au Liban, entre le 29 et le 31 août, suivi par une demi-journée de formation à la sécurité numérique le 1er septembre 2016. L’atelier, qui s’est concentré sur l’impact des politiques économiques et sur ce que ces politiques impliquent pour les droits économiques, sociaux et culturels des femmes, a rassemblé environ 30 participants de pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord dont le royaume de Bahreïn, l’Egypte, la Jordanie, l’Irak, le Liban, le Maroc, le Soudan, la Syrie, la Tunisie et le Yémen.

L’atelier s’est ouvert sur une session d’introduction interactive dont l’objectif était de discuter le contexte politique, social, économique et culturel actuel dans lequel les défenseurs des droits humains travaillent et d’identifier des points communs et des défis particuliers dans l’ensemble de la région. L’atelier s’est poursuivi sur une session examinant l’impact des politiques économiques néolibérales et des modèles de développement sur l’exercice des droits économiques, sociaux et culturels des femmes, avec un accent mis sur l’emploi ainsi que sur le logement et la terre. Les thèmes récurrents qui sont ressortis des conversations comprenaient: l’impact sévère du conflit, de l’insécurité et des migrations;  les enjeux liés à la propriété foncière et à l’héritage ainsi que les pressions auxquelles sont confrontés de petits exploitants agricoles, particulièrements en conséquence des accords agro-industriels et commerciaux; et l’économie des soins ou l’économie informelle. Les participants ont insisté sur le fait que les femmes sont disproportionnellement touchées par chacun de ces enjeux et des politiques qui y sont liées, ainsi que par les violations des droits économiques, sociaux et culturels qui en résultent.

Le premier jour s’est terminé sur une discussion sur les cadres régionaux des droits humains, avec une présentation et une discussion sur les systèmes régionaux arabes et africains. Les participants ont discuté des défis rencontrés au moment de s’impliquer dans le système régional arabe, particulièrement en ce qui concerne la League of Arab States et le Arab Human Rights Committee. Les participants ont aussi pris connaissance du travail collaboratif effectué par le groupe de travail sur le litige stratégique et par celui sur les femmes et les DESC sur la mise en oeuvre du cas de jurisprudence Endorois qui a été tranché par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Le deuxième jour de l’atelier s’est concentré sur le cadre international des femmes et des droits ESC, avec des présentations, y compris de la part des participants, des engagements envers le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Comité CEDEF) et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC), que ce soit en créant des coalitions pour concevoir des rapport parallèles, une participation au processus de l’Examen Périodique Universel (EPR) et l’utilisation du droit international relatif aux droits humains dans des litiges et des activités de promotion sur les enjeux liés aux droits économiques, sociaux et culturels des femmes à un niveau national. Au cours de cette discussion, la Section arabe du site Internet du Réseau-DESC et plus précisément les documents du Réseau-DESC qui ont récemment été traduits en arabe ont été partagés avec les participants; ceux-ci comprennent une série de trois documents informatifs axés sur le lien entre les femmes et les enjeux spécifiques relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels, à savoir la terre, la santé et l’emploi conçus par les membres du groupe de travail sur les femmes et les DESC accompagnés de sections fondamentales du guide "Faire valoir les droits économiques, sociaux et culturels des femmes”.

Suite à cela, les participants se sont séparés en groupes afin de répondre aux questions sur les mécanismes auprès desquels ils se sont manifestés (que ce soit au niveau national, régional ou international), les stratégies utilisées dans leur travail de promotion, et les défis rencontrés. Le deuxième jour s'est terminé sur une session consacrée à l’Agenda 2030 de développement durable et à la progression des droits économiques, sociaux et culturels des femmes au travers de ces objectifs de développement durable.

Le troisième jour, un atelier de recherche de consensus a été organisé. Au cours de cet atelier, il a été demandé aux participants ce qu'ils voudraient atteindre en termes de progression des droits économiques, sociaux et culturels.  Après avoir répondu individuellement à ces questions, les participants ont partagé leurs réponses par groupe de deux, par petits groupes et avec l'ensemble du groupe par le biais d'un processus guidé. À la fin de l'exercice, plusieurs plusieurs thèmes se chevauchant et se répétant sont ressortis; ces réponses ont ensuite été utilisées lors de la session finale lorsque les participants ont réfléchi ensemble à de potentielles stratégies à entreprendre aux niveaux locaux, régionaux et internationaux pour faire progresser ces objectifs. Les participants ont été encouragés à penser à des stratégies qu'ils n'avaient pas utilisées auparavant, et ce y compris en menant ce travail par le biais de nouvelles collaborations grâce aux liens tissés ou renforcés au cours de cet atelier. 

Le quatrième jour de cet atelier, une défenderesse libanaise de la cause féministe spécialisée dans les technologies et la sécurité digitale a mené une formation sur la sécurité digitale incorporant des apprentissages mutuels sur la perspective féministe quant à “l’économie politique d’Internet” et à la façon dont le contrôle de l’information en ligne doit être perçu comme le reflet des relations de pouvoir dans la société. La formation a aussi porté sur les meilleurs pratiques à acquérir pour renforcer cette sécurité digitale.