Les membres du Réseau DESC se mobilisent pour la Journée internationale des femmes

Date de publication : 
Mardi, 7 mars 2017

À l’occasion de la Journée internationale des femmes (8 mars), des membres et des allié-e-s du Réseau DESC, dont les membres du Groupe de travail sur les femmes et les DESC, prévoient mener des actions de promotion et de défense droits des femmes, notamment participer à la grève internationale des femmes pour combattre les multiples formes d’exploitation et d’oppression qui entravent la réalisation des droits humains.  Ces actions de membres et d’allié-e-s du Réseau DESC s’inscriront dans le cadre d’efforts menés par des femmes de plus de 50 pays, qui ont planifié et organisé la Grève internationale des femmes qui aura lieu aujourd’hui, journée de grèves et de protestations mondiales portant le message que « la solidarité est notre arme ».

Au Mexique, l’Instituto de Liderazgo Simone de Beauvoir, en alliance avec le collectif Ciudad feminista, organise une Grève internationale des femmes, prevoyant notamment de former un barricade humaine pendant 30 minutes dans le centre-ville de Mexico.  En Argentine, le Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) se joint à la grève et participe à une marche à Buenos Aires, en plus de publier un chapitre de son Rapport annuel portant sur l’accès à l’avortement.  En République dominicaine, la Fundación Étnica Integral fera porter ses efforts sur les droits des migrantes et sur la visibilisation de leur présence.  En Bolivie, Red-Habitat participera activement à une série d’événements, dont une grève des femmes visant à revendiquer leurs droits ainsi qu’une marche en solidarité avec différentes organisations féministes et sociales revendiquant l’égalité et la non discrimination.  

Observatori DESC en Espagne se joindra à la grève internationale et marchera à Barcelone.  La Georgian Young Lawyers’ Association promeut une manifestation menée par le Groupe des féministes indépendantes et portant sur la liberté sexuelle, une manifestation du Mouvement des femmes géorgiennes sur la participation politique des femmes et une marche solidaire de toutes les femmes.  Aux États-Unis, le Center for Economic and Social Rights (CESR) apporte une optique fiscale à la Journée internationale des femmes en appuyant les Journées mondiales d’action en faveur de la justice fiscale pour les droits des femmes.

En Asie, le Forum Asie-Pacifique sur les femmes, le droit et le développement (APWLD) a produit une trousse à l’intention des membres et participera à la grève mondiale.  Nazdeek organisera une série d’événements avec ses assistantes juridiques à Assam et à Delhi (Inde) pour discuter de problèmes que rencontrent les femmes dans leurs communautés et des recommandations qu’elles souhaitent adresser aux autorités locales.  Au Sri Lanka, la National Fisheries Solidarity Organization (NAFSO) prévoit marcher pour revendiquer les droits culturels et économiques des femmes avec cinq autres organisations de femmes du pays. Au Népal, le Women’s Rehabilitation Center (WOREC) a publié un communiqué de presse en solidarité avec la grève globale, demandant les efforts collectifs à travers les mouvements différents pour assurer l’égalité de genre.

WLSA-Mozambique mènera des actions contre le féminicide, la violence, l’exploitation par le travail et la subordination des femmes.   Au Liban, le Réseau d’ONG arabes pour le développement (ANND) fera valoir son travail sur les incidences  fiscales pour les femmes en écrivant une lettre d’opinion et un article.   Le réseau Just Associates (JASS) participera à la Journée internationale des femmes dans plusieurs pays où il est présent, notamment au Honduras (marche avec le mouvement féministe hondurien), au Mexique (manifestation à Mexico), au Cambodge et aux Philippines (une série d’événements avec des femmes alliées) et au Zimbabwe, au Malawi et en Afrique du Sud (plusieurs événements et actions solidaires.  

Les actions menées aujourd’hui s’inspirent de différentes grèves notoires tenues antérieurement, dont une grève des femmes en Islande en 1975, une grève d’une journée tenue par les femmes polonaises en octobre 2016 pour protester contre la pénalisation de l’avortement et en venir à bout, et une grève et une mobilisation de masse en Argentine, également en octobre 2016, en réponse au féminicide et à la répression policière, qui ont ensuite été reprises dans différents pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Aux États-Unis, les organisatrices de la Marche des femmes ont adhéré à la Grève internationale des femmes, « organisée par et pour les femmes qui ont été marginalisées et réduites au silence par des décennies de néolibéralisme dirigé contre les travailleuses, les femmes de couleur, les femmes autochtones, les femmes handicapées, les femmes immigrées, les femmes musulmanes, les lesbiennes, les queers et les transsexuelles ». Sous le slogan Une journée sans une femme, cet événément vient réaffirmer un engagement pour les Principes d’unité à la base de la Marche des femmes, selon lesquels toute vision d’égalité doit tenir compte des identités intersectionnelles des femmes.   Un antécédent historique de la grève d’aujourd’hui qu’il vaut aussi la peine de mentionner est la Grève mondiale des femmes, qui a vu le jour le 8 mars 1999. Un aspect central des revendications portées par la Grève mondiale des femmes consiste à valoriser l’ensemble du travail des femmes et des contributions des femmes en particulier en reconnaissant et en rémunérant toutes les activités de soins qui sont surtout assumées par des femmes.  Peut-être plus important encore, les luttes des femmes de la classe ouvrière pour leur reconnaissance et leurs droits en tant que travailleuses, la participation politique et l’égalité entre les sexes ont constitué la base de la Journée internationale des femmes il y a plus d’un siècle.

Les efforts que mènent et auxquels participent aujourd’hui les membres du Groupe de travail sur les femmes et les DESC témoignent de l’engagement pris depuis longtemps par le Groupe de travail à protéger et promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels des femmes.  Plus récemment, pendant la Réunion de stratégie globale du Réseau DESC (novembre 2016), le Groupe de travail s’est donné comme priorité d’intervenir davantage sur les questions concernant les femmes et le travail.  Le Groupe de travail prévoit tenir une série d’activités visant à combattre les multiples formes d’exploitation et d’oppression qui portent atteinte aux droits des travailleuses.  Parmi ces activités se trouvent : la tenue d’un atelier à l’intention d’autres militant-e-s, l’organisation d’un événement public dans le cadre de la réunion de la Commission de la condition de la femme et l’évaluation stratégique de nouvelles actions collectives en faveur des droits des travailleuses, à partir d’une analyse approfondie de ces questions partout dans le monde.  Cette démarche va dans le sens du document d’information « The Intersection between Work and Women’s Economic, Social and Cultural Rights », publié récemment par le Groupe de travail en appui à une Observation générale ferme des Nations Unies concernant les conditions de travail juste et favorables.  Toutes ces actions se fondent sur les principes essentiels de la centralité des groupes de base et des mouvements sociaux, de l'équilibre hommes-femmes au niveau du leadership et d’une analyse intersectionnelle. Un engagement renouvelé et approfondi à mettre ces principes en pratique a encore été renforcé lors de la Réunion de strratégie globale lorsque des membres du Réseau ont décidé d’inclure « l’analyse intersectionnelle » parmi les principaux objectifs stratégiques du Réseau.