Plusieurs membres du Réseau-DESC réclament justice suite au meurtre d’un avocat en droits humains au Kenya

Date de publication : 
Mardi, 12 juillet 2016

De nombreux membres organisationnels du Réseau-DESC se sont mobilisés pour exprimer leur indignation et pour demander des comptes, suite au meurtre de l’avocat spécialisé en droits humains, Willie Kimani, de son client, Josphat Mwenda, et de leur chauffeur, Joseph Muiruri.

Les trois individus avaient disparu le jeudi 23 juin, après leur comparution devant le tribunal de justice de Mavoko, et avaient été détenus dans les locaux de l’Administration de Police plus tard dans  la journée.

Kimani, qui travaillait en tant qu’avocat pour International Justice Mission (IJM), représentait son client, Josphat Mwendwa pour le défendre dans une affaire de harcèlement continu de la part des autorités depuis qu’il avait déposé plainte auprès de l’ Independent Police Oversight Authority (IPOA). La plainte concernait un incident qui avait eu lieu le 10 avril 2015 et au cours duquel il s’était fait tirer dessus par un officier de l’Administration de Police lors d’un contrôle routier.

Leur disparition a d’abord suscité des actions urgentes de la part de plusieurs organisations kenyanes. La Kenya Human Rights Commission (KHRC) a publié un communiqué de presse (en anglais) condamnant la disparition forcée des trois individus, et Kituo Cha Sheria a publié un billet dont le titre est “How Safe Are Human Rights Lawyers In Kenya?” (“Les défenseurs des droits humains du Kenya sont-ils en sécurité?”).

Le 30 juin 2016, les corps de Willie Kimani, Josphat Mwenda et de leur chauffeur, Joseph Muiruri ont été découverts dans une rivière dans le comté de Machakos, présentant des signes de torture.

En réponse à cette découverte, plusieurs membres du Réseau-DESC ont rapidement entrepris une action pour réclamer justice pour les individus assassinés et pour exiger le plein respect des défenseurs des droits humains au Kenya. KHRC, en étroite collaboration avec  Amnesty International Kenya, a aidé à organiser et à participer à des manifestations qui se sont développées grâce aux organisations de la société civile, le 4 juillet, afin d’exprimer l’indignation concernant ces meurtres. Au même moment, le  Center for Reproductive Rights a lancé une pétition réclamant une enquête rapide et effective, la garantie de la sécurité et de l’intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs des droits humains au Kenya et la fin de leur harcèlement et intimidation. Cette pétition peut encore être signée et est disponible ici.

De nombreux membres du Réseau-DESC ont remarqué une tendance inquiétante à l’augmentation des cas de harcèlement et de violence, y compris les exécutions extrajudiciaires, contre les défenseurs des droits humains travaillant au Kenya, et se sont engagés à poursuivre les efforts fournis pour exiger du Kenya le respect complet des normes relatives aux droits humains, dont la protection des organisations de défense des droits humains et des défenseurs de ces droits contre la violence et autres menaces.